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Gotham no man's land :: Garde à vue :: Témoignages :: Autorisation délivrée
I can bring tears to your eyes and resurrect the dead. What am I ?
Edward Nygma
Brains always triumph over brawn
Edward Nygma
Double-comptes : The Joker, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 47
Ven 7 Fév - 11:19

E.Nygma

  • The Riddler, le Sphinx, Enigma, l'Homme Mystère.
  • 23 juin.
  • Gotham.
  • 31 ans.
  • Masculin.
  • Poseur d'énigmes, ancien directeur de la division anti-cybercriminalité du G.C.P.D.
  • Grisexuel.
  • Expérimentés
  • Humain muté.
  • Fanart de Cory Michael Smith.
Niveau de notoriété : L'homme-mystère avait déjà commencé à avancer ses pions alors qu'il officiait encore au G.C.P.D. A cette époque, Nygma utilisait sa position et ses compétences pour coordonner un vaste réseau d'informateurs qui lui permettait de compiler une grande collection de données sensibles liées à d'éminents responsables de Gotham. Afin de maintenir sa couverture au sein de la police, Edward a cultivé de nombreux liens criminels, en usant du pseudonyme Riddler. Il a été rapidement contacté par Black Mask. Bénéficiant de cette opportunité il a su se tailler une place dans l'univers du crime. Son nom de criminel est aujourd'hui de notoriété publique à Gotham.

Pouvoirs et capacités

¿ Vivacité d'esprit (capacité à résoudre un large éventail de problèmes, devinettes et casse-têtes. Talent en mathématiques et particulièrement en probabilités. Bonne capacité d'imagination, de conceptualisation et d'abstraction. Haut niveau de captation du détail qui pourrait impliquer une mémoire eidétique, capacité d'échafauder spontanément un plan). Très haut potentiel intellectuel.
? Ses talents de hacker lui permettent de constituer un solide carnet d'adresses et un confortable répertoire d'informations, sa connaissance du fonctionnement de la mafia de Gotham et de l'agencement des réseaux clandestins est un atout.
¿ Depuis sa mésaventure avec l'Agence d'Amanda Waller, le génome d'Edward s'est vu modifié sous l'action d'un mutagène expérimental conçu en laboratoire et dérivé de celui ayant défiguré Gotham il y a de cela cent ans. Il fut observé et utilisé comme un cobaye. Personne n'aurait misé sur sa survie et pourtant, l'organisme du Riddler s'est adapté. En contrepartie de failles béantes dans son psychisme, failles creusant et renforçant sa dissociation identitaire, le hacker bénéficie d'une force, d'une endurance et d'une durabilité dépassant les standards d'un homme de son âge et de sa corpulence.

Physique

Edward est grand et mince, son allure paraît bien souvent rigide et empressée. Ses cheveux sont châtains et régulièrement désordonnés, sa rigueur ne s'appliquant pas aux futilités esthétiques. Nygma n'est pas une créature à qui le social réussit, la norme glisse sur lui sans être coercitive. Sans avoir la moindre valeur.
Les apparences sont des prédatrices sociales particulièrement significatives pour beaucoup de personnes anodines, le génie sait lire et utiliser les mécaniques comportementales sans pour autant les épouser –  hors du monde, aujourd'hui délibérément, il se moque de lui présenter ou non une figure adéquate. Sa garde robe se contente de fournir du fonctionnel, son apparence n'est taillée que par les nuits passées devant ses écrans, pupilles absorbées et esprit en effervescence. Ses yeux sont alourdis par des cernes creusées et encadrés par des lunettes épaisses. La posture, les gestes, la parole, les civilités sont des codes intégrés par tous –  il s'agit d'une unité, d'une ressemblance et d'un ciment social.
Le hacker brise ces codes sans ciller et ne suit nulle autre logique que celle qui lui apparaît la plus confortable.

L'homme mystère donne bien plus dans le registre de la parade, recherche bien plus encore le contrôle - jusque dans les aspects les plus subtils. C'est un showman assuré et parfaitement assumé. Ses cheveux sont impeccablement gominés, ses expressions faciales sont aussi grandiloquentes que sa gestuelle est théâtrale. Son dos fier et droit lui confère une posture joueuse et tonitruante, en constante représentation, lançant constamment un défi à son auditoire.
Il porte des gants de cuir verts sertis de points d'interrogation éclatants, un trois-pièces émeraude signature et régulièrement un chapeau melon vert. Sa cane aux allures de point d'interrogation et disposant d'un système de grappin intégré l'accompagne souvent.

Caractère

S’il était possible d’aplanir le monde pour le traduire mathématiquement alors Edward aurait désamorcé, avidement dégusté, tout son mystère. Si l’émotionnel n’était pas chevillé aux actes, si chaque situation naissait immanquablement à la somme des pions avancés alors il aurait retourné l’échiquier pour dénuder la distribution de ses patterns. Il aurait esquissé, gorgé d'auto-satisfaction, une fresque probabiliste convaincante. Cependant cette approche, en étant seule, ne connait aucune viabilité dans le réel. Là où les jours sont parasités d’inconséquence, pavés de codes impossibles à mimer correctement pour celui qui ne les intériorise pas. Qui ne se les approprie pas. Les normes édictées par la scène sociale coulent sur Nygma sans sincèrement le forger. Il ne comprend que froidement les valeurs que l’on lui impose de respecter à force de trop les avoir décortiquées ou d'être attiré par d'autres objectifs. Alors il esquive les impératifs moraux en feignant le bon comportement, en riant sous cape face à l’ignorance de ceux qui ne le voient pas.
Il ne délimite ni le bien ni le mal faute de principes pour les construire. L'intérêt est le seul facteur de hiérarchisation, de validation ou d'invalidation. Sa compréhension du monde se concilie mal avec la nécessité d’interagir - qui peut également retourner du besoin pour lui. Bien que souvent autosuffisant, affairé dans son monde intérieur, Edward a besoin d'un auditoire devant lequel exposer ses prouesses et à qui imposer de la gymnastique intellectuelle histoire de rassurer sa propre intelligence. Longtemps il voulut avoir des amis et fonctionner avec l'ensemble, il s'efforça d'essayer. Vainement. Aujourd'hui il ne souhaite que déguster l'erreur d'autrui, le piéger et lui infliger le spectacle de sa supériorité. L'homme mystère développe un complexe d'infériorité immédiat envers quiconque sait le contrer - déplorons des mots qui se percutent, des phrases qui trébuchent ou des élans de colère désorganisés en réponse à quelconque insécurité jaillissante. Le sphinx ne supporte pas de flancher face à un problème ou d'être dépassé. Tenace, hypocrite et mauvais joueur il pourrait consacrer des heures à la planification d'une revanche. Il est un obsessionnel qui ne connait pas la limite du raisonnable ou de l'éthique.
Nygma s’intègre assez au décor pour en être un élément de fond, il fut capable d'occuper un emploi conventionnel au GCPD, pas assez pour ne pas être exclu des sphères plus personnelles. Il est inapte à bâtir du lien. Ses réactions ne sont jamais ressenties, il les joue en redistribuant les émotions perçues chez les autres au grès de moments identifiés comme favorables. Son jeu est parfois peu subtil. Il n'est pas assez intéressé ou ne manifeste pas assez de révérence et d'empathie, il ne lit pas le langage tacite ou le fil de sa pensée se déroule trop vite pour encadrer ses paroles. Dans tous les cas, il gêne.
Ses raisonnements sont procéduraux, rigides et inflexibles. Edward est un perfectionniste obsédé par l'ordre - ses routines sont exécutées en suivant des rituels millimétrés et jamais négociables. Il doit constamment être en contrôle de lui-même, de ses affects, de ses actions et c'est pour conserver ce sentiment de contrôle qu'il se concentre sur le moindre détail et qu'il édicte des règles intransigeantes. Lorsqu'il est immergé dans une tâche, dans la confection d'un casse-tête, il délaisse tous les autres aspects de la vie et en premier lieu les personnes. Sa rigidité implacable, ses planifications pour la moindre chose qui suivent une logique bien à lui le rendent difficilement accommodable s'il s'agit de travailler avec lui. Car il est entêté, dévoué corps et âme à son oeuvre, qu'il pense être le seul en mesure de bâtir correctement. Ses énigmes sont viscérales, elles invitent à un jeu où il pense ne pouvoir être que le gagnant. Irrépressibles.
Mécanique de défense, déni, Nygma porte le blâme de son manque d'aisance sociale sur le reste du monde qu'il considère incapable. Cette idée l'emmure dans la solitude et le rend acide, piqué de rancœur. Bouclent et rebouclent en vase clos ses propres pensées qui effritent les parois d'un esprit en ébullition. A se distancier du monde Edward finit par rompre avec lui. La paranoïa le chatouille, mord régulièrement son raisonnement et va jusqu'à l'altérer sans que ce dernier n'en prenne conscience. Le monde extérieur à son esprit est l'ennemi. Ed ne peut supporter que quelqu'un le dépasse sur les domaines qu'il maîtrise et le simple fait de se sentir menacé sur sa zone de confort intellectuelle est inacceptable.
Longtemps tiraillé entre la volonté de correspondre aux attentes extérieures et le refus, refoulé mais sauvage, de jouer à ce jeu il développa une certaine forme de trouble dissociatif de la personnalité. Une personnalité tentant d'incarner la régulation, la norme balbutiée, face à l'autre. A terme il obtint une libération en tuant pour la première fois et en déboulonnant définitivement ses efforts pour se maintenir dans la norme.

Selon son évaluation psychiatrique le profil d'Edward coïncide avec certains traits de la personnalité narcissique et de la personnalité obsessionnelle compulsive - cela pourrait notamment expliquer son besoin de concevoir et de diffuser ses énigmes. Un fort complexe d'infériorité aurait également pu être à l'origine d'une surcompensation ayant pris la forme d'une volonté de puissance. Enfin, Nygma démontre un comportement histrionique caractérisé par un besoin démesuré d'attention. Comportement lié, dans son cas, à un fort égocentrisme. Son obsession d'afficher son intelligence est le déclencheur central de ses nombreux troubles de la personnalité.

Histoire

Le repaire est lové dans le noir. Les stries verdâtres d’un spot publicitaire balaient en grésillant, discontinues, l’intérieur dévoré d’écrans. Les murs sont tapissés de câblages expérimentaux qui côtoient des posters de jeux-vidéo et des annotations qui se scindent en gribouillis. Un point fixe dans la nuit : les traits anguleux de l’homme-mystère déformés face à la lumière de son ordinateur, tirés en un sourire sardonique. Le dos raide ses épaules tressautent à intervalles irréguliers, frissonnantes d’anticipation et d’un entrain d’enfant qu’il ne sait réprimer. Il s'en frotte les mains, pressé, fébrile en attendant que retentissent les trois coups qui ouvriront le jeu.

Cette nuit il pose une énigme à la chauve-souris qui se pense maligne. Tout est soigneusement dressé, petits plats servis dans les grands et argenterie dépoussiérée. Nygma laisse à son convive la chance factice de désosser l'énigme. Les informations sont distillées suivant les embranchements de son raisonnement et si le justicier souhaite stopper la machine infernale alors il devra penser comme lui - ce qu'il sait d'expérience impossible. Aucun fil de pensées ne se superpose au sien. Cette nuit c'est le sphinx qui édicte la loi et sa volonté tranche. L'idiotie est rédhibitoire, aussitôt punie. Cette nuit il se venge de Gotham de manière pédagogique. La sensation de contrôle fait pulser l’excitation dans ses veines, il en est hilare et presque fiévreux. Il se rit du chevalier et vante l’imprenable problème cousu de ses mains. Galvanisé il pourrait commettre l’erreur de se croire intouchable. Mais pour l’instant rien n’effleure sa cheville et il en a maladivement besoin. Il doit mettre cet adversaire à terre et lui extirper l’aveu de sa défaite.

Parfois, la frustration enfante un besoin malade. En visitant sa biographie vous pourriez constater que l’accomplissement a toujours été le grand absent. Enfant, son introversion s’heurtait aux attentes d’excellence d’un père qui ne transigeait pas. Si le garçon voulait revendiquer une existence alors la condition était de briller. Se montrer terne revenait à se destiner à l’ignorance totale – celle qui nie jusqu’à la présence et piétine tous les acquis arrachés. Celle qui laisse à peine de quoi manger dans l’assiette.

Un quotient intellectuel évalué puis réévalué, dévalué et reéhabilité comme un refrain lancinant. Une litanie qui traversa son enfance sans jamais cesser. Les tests étaient une balise dans son quotidien et il ne devait jamais décevoir – très tôt l’anxiété vint frapper à sa porte, violente, impossible à équilibrer. Il lui semblait jouer sa vie à chaque examen et rien n'avait valeur de contrepoids. Rien ne faisait le poids. Dans son monde de normes et valeurs rien n’était plus grave, plus déstructurant, que l’échec intellectuel. Le reste était vague et étouffé au lointain par le poids du risque imminent. Un risque certain comme l'enchaînement des minutes. L’anxiété se mua en une contre-attaque pathologique. Par moments, le garçon sentait sa conscience se scinder. Une partie l'enjoignant à potasser ses épais manuels afin de se prémunir de l'échec. L'autre susurrait à son oreille de lâcher prise, que la demande était trop lourde et qu'il n'avait rien à prouver à quiconque. Cette voix maligne devint une alliée et gagna au fil du temps une personnalité distincte, puis un visage que seul Nygma apercevait. Face au danger cet alter-égo était son seul bouclier. Il avait refoulé en lui toute son refus de conformité et son mordant.

Le danger était d'autant plus palpable qu'Edward peinait à l'école. Le système devait être trop carré. En s'échinant dessus il parvenait à sortir son épingle du jeu à l'addition des pirouettes. C'est ainsi qu'il commit sa première action malhonnête : le vol des sujets d'un concours scolaire. Il y gagna un insignifiant livre d'énigmes aux yeux de son père. Mais aux siens ce recueil fut la porte ouverte vers un nouveau monde. Où la réflexion pouvait également être un jeu. Où il s'amusait à imbriquer ses pensées comme on additionnerait les légo. A l'abris sous les couvertures, tour d'ivoire, il feuilleta durant de longues nuits ce manuel de l'amusant.

Un forfait dérisoire mais une logique qui se confirmera dans l'avenir ; tricher sera la seule voie de réussite du Sphinx.
Il tenta longtemps de suivre le chemin conventionnel, tout en incarnant une dissonance face à ce qu’il percevait comme l’harmonie des Autres. Les Autres, cette cloison infranchissable. Davantage un concept qu’un bouquet de personnes appréhendées individuellement. Edward souhaitait recevoir la validation de ses pairs et nouer des relations pour empocher une réussite, par défi, plus que par réelle lecture de ce qu’était le relationnel. Il était à la fois désireux et distant, déphasé. Durant ses études il fut le vilain caneton. Celui à qui on réservait les bizutages parce qu’il ne faisait pas partie de la bande et qu’il était assez étrange. Il était l'intello stéréotypé et allait le rester longtemps. Toujours tapis dans les méandres de son crâne, le double commençait à se rire de lui, à se faire antagoniste. Edward était en conflit ouvert contre lui-même, sûrement de frustration.

Nygma se dirigea tout naturellement vers les sciences, tourné vers l'expérimentation et la recherche qui demeurait plus évidente que le rapport social. Décortiquer, fouiller, tout cela s'incorporait parfaitement à ses affinités.

Il encaissait les brimades – elles ne le touchaient que rarement sur quelque chose de sensible étant donné que peu de choses l’étaient logiquement. Le fil de sa pensée se déroulait trop vite pour se geler plus d’une seconde à la suite d'une pique aiguisée, son esprit suppléait à son émotionnel irrégulier. Nygma était insistant, impossible à dérouter. Il s’autoalimentait et s’administrait de l’énergie en intraveineuse en étant seulement curieux des choses. Jusqu’à l’excès.

Sa curiosité le faisait s’intéresser à tout et à son contraire. Incapable de se lier émotionnellement à autrui, ce qui le protégeait également de la déception, il digérait pourtant mal l'échec d'être constamment à la marge. Ce dernier ne comprenait pas en quoi sa composition n'était pas valide et pensait distribuer correctement ses réactions. Edward comprenait mieux qu'il ne ressentait. Aussi, bien que capable de désarticuler un comportement et de contextualiser son apparition, il ne pouvait pas parfaitement intégrer une émotion pour ensuite la restituer fidèlement. Sans la rendre grotesque par le prisme de son manque d'intérêt. Ses émotions, à lui, survenaient à des instants bien trop spécifiques pour assurer un parallélisme empathique. Qui d'autre que lui pourrait trépigner sur place face à la découverte d'une devinette ? Et, surtout, comment être heureux des joies si lointaines des autres ?

Lorsqu’il intégra le pôle cybercriminalité du G.C.P.D le refrain resta sensiblement le même. Il était parvenu à acquérir une situation, était un bon expert, mais la sphère émotionnelle était toujours aussi compliquée. Elle s’avéra impossible à éluder lorsqu’une femme devint spéciale : Kristen Kringle, archiviste et grande révélation.  Elle l’obnubilait. Son parfum l’accompagnait jusqu’à chez lui une fois la journée achevée. Il la connaissait parfaitement et, en même temps, lui était un parfait inconnu. Nygma fit d’elle l’amour d’une vie sans jamais lui avoir adressé plus de trois phrases consécutives. Pourquoi ? Sûrement parce qu’il avait identifié en elle des critères partagés, parce qu’elle était ravissante et presque apaisante face au tumulte d’idiots qu’avait toujours porté le monde. Il rêvait de compréhension et de validation. Mais cet amour relevait surtout de l’obsession – il cristallisa sur elle tous les espoirs qu’il avait refusé aux autres, arbitrairement, sans demander le moindre consentement.

Mrs Kringle l’évinça plus d’une fois sans faner son sourire ou ses espérances. Il acceptait de devoir faire mieux la fois suivante. Comme lorsqu'un jeu vidéo lui résistait et qu’il devait mémoriser la moindre séquence avant de progresser. Les choses prirent cependant une tournure inacceptable lorsqu’il se rendit compte qu’un policier était violent envers Kristen. Et plus proche d’elle que lui ne le serait jamais.

Il tricha une fois encore et obtint rétribution. En situation de légitime défense il ôta pourtant la vie de celui qui représentait un fort désagrément. Peu à peu il se rapprocha de Mrs. Kringle qui estimait être endettée. Cette dernière fut, brièvement, sa petite amie.

Cependant la douce Mrs Kringle n’entrait pas en adéquation avec le nouvel Edward. Comme un papillon délivré de sa chrysalide, le sphinx ne voulait pas retourner au niveau embryonnaire. Il se sentait libéré de sa coquille et acceptait parfaitement le sang sur ses mains. Il était, pour une fois, décideur. Il avait donné la mort et ne pouvait s’éloigner du frisson ressenti à cet instant de grâce. Surtout parce que la vie retirée lui était méprisable il ne voyait pas la personne tombée mais la réussite saisie.
Kristen ne devait jamais être au courant. Mais elle le fut. Maladroitement quelques mots glissèrent des lèvres d’un Nygma trop guilleret. Elle tenta de le fuir et il tenta de la retenir. Beaucoup trop. Jusqu’à ce que sa prise soit asphyxiante et que les longs cils de Mrs Kringle ne papillonnent plus jamais sur son regard clair.

Là, le trou noir. Son autre lui prit le relais là où sa conscience ne pouvait pas voir. A son réveil le corps était déjà dissimulé.

Continuer à avancer innocemment fut difficile. La paranoïa embrumait sa tête et le monde entier semblait le désigner du doigt, renifler sa piste. Il était seul face à l’irréfutable erreur commise.
Mais c’est précisément cette paranoïa qui affirma sa transition. S’il avait un adversaire alors il ferait tout pour gagner contre lui. Contre eux. A ce titre Mrs Kringle appartenait déjà au passé, un doux souvenir consigné avec émotion dans le satin – mais un souvenir tout de même daté. Figé dans l’histoire.

Il avait été attristé par sa perte, évidemment, esseulé aussi. Désormais il décidait de la traiter comme un apprentissage. Un homme qui n’a plus rien à quoi tenir est un homme dépossédé de sa faiblesse, un homme libre de ses actes. La révélation le saisit et sa vie prit une autre tournure. L'homme-mystère venait de naître.

Ses ailes naissaient enfin. Sous le pseudonyme du Riddler, bénéficiant de son poste, Edward utilisa une armée d'informateurs à dessein de récolter des informations sensibles sur les individus les plus corrompus de la ville. Il prévoyait de divulguer ses trouvailles au public et de faire tomber le couperet le jour de Noël, son intention était de déclencher une réaction en chaîne qui aboutirait sur l'effondrement de Gotham City.
Dans l’élaboration de son plan il reconnut le Batman comme son plus grand obstacle potentiel, alors le Riddler mit en place plusieurs couches de protection à son attention ; il dissimula ses serveurs, installa des brouilleurs de signaux au sein des tours radio de la ville, mit en place des dizaines de relais à travers Gotham, employa une cohorte de voyous pour gêner la chasse de la chauve-souris et fit pression sur ses informateurs pour que ces derniers cachent précieusement les données extorquées dans des endroits abracadabrants.
Le Riddler nargua son adversaire outrancièrement durant toute sa quête, commentant ses échecs narquoisement, tentant de le déstabiliser. Batman réussit pourtant à déjouer ses moindres stratagèmes et l’adversaire reprit le contrôle des tours radio, dans la manœuvre le justicier masqué fut en mesure de localiser le quartier général de l’Homme-Mystère et y fit irruption pour détruire son serveur central. Nygma prétendit se rendre de bonne grâce, en beau joueur, mais il n’en était rien : il se garda bien de dire que les secrets les plus sales dont il disposait étaient stockés ailleurs. Le sphinx riait sous cape, sa capture coûtait du temps à l’opposant, un bel échec et mat se dessinait.
Le lendemain,  alors que le maire s’apprêtait à nommer Peter Grogan en remplacement de la décédée Gillian B. Loeb au poste de commissaire du GCPD, divers médias reçurent des enveloppes délivrées par un anonyme. Le contenu desdites enveloppes incriminait Grogan et illuminait d’une lumière crue ses liens avec le clan Maroni. Le responsable était évidemment Edward Nygma.
Cette révélation, qui exhuma la réalité crasse des boniments politiciens, révéla l’ampleur de la corruption à Gotham et de nombreux citoyens s’organisèrent pour protester, pour prendre les rues. Les manifestations durèrent dix jours et le maire Hill fut contraint de démissionner.
Nygma avait toutefois été appréhendé par Batman et traîné à Arkham -  derrière les barreaux il s’insurgea d’être traité en bête de foire, d’être l’oublié de l’histoire, alors que lui seul était à l’origine de cette révolte populaire et de ce début de purge du système politique. La colère, brûlante et brouillonne s’abattit sur lui et entraîna une détérioration de sa santé mentale. Le coût avait été trop lourd à payer et les gains trop minimes pour son égo piétiné – le Riddler se sentait moqué, tourné en ridicule. S’il parvint à s’évader de l’asile, et il réitérera la prouesse à de nombreuses reprises, la période de sa première incarcération fut marquée au fer blanc dans son esprit qui réclame depuis réparation.
Lors de son dernier séjour en date à Arkham, Edward du se confronter à l'étroite collaboration d'Amanda Waller et de Hugo Strange - Waller lorgnait sur le génie d'Edward, voulait l'ajouter à son bestiaire et à son unité d'intervention spéciale. Le docteur ne pouvait s'empêcher d'être curieux alors il accepta de se défaire de cet orgueilleux et prometteur résident sans rechigner. Edward fut exposé à un puissant mutagène, comme d'autres expérimentés avant et après lui, mais il fut le seul à s'en tirer vivant selon les rapports qu'il s'accaparera, plus tard. Son égocentrisme ne l'accepterait pas pourtant sa survie retournait uniquement d'un insolent coup de chance. Des suites de cette réussite, Waller l'intégra un temps à son escadron suicide. Le trouble dissociatif d'Edward ne fit que s'amplifier en réponse au bouleversement de son génome. Il lui fallut ainsi quelques semaines pour retrouver une clarté d'esprit suffisante pour échafauder un plan d'évasion ; sa seconde personnalité, le Riddler, prit le pas sur Edward au fil du temps. Désormais plus froid calculateur que jamais l'Homme-mystère trouva une solution audacieuse ; pour se défaire du collier mortel l'emprisonnant et l'enchaînant aux volontés de Waller, il court-circuita le dispositif en s'électrisant lui-même. Dans la continuité de son plan, il créa une surtension dans le bâtiment où l'équipe était affrétée, diversion qui lui permit de fuir. Depuis l'Homme-Mystère poursuit ses activités avec bien plus de discrétion.
Créé par Polaris
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