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Gotham no man's land :: Garde à vue :: Témoignages :: Autorisation délivrée
That's how far the world is from where I am. Just one bad day.
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Ven 7 Fév - 12:14

John Doe

  • Vilaine curiosité, vous savez, si les coulisses ne sont pas inclues dans la visite guidée c'est bien pour une raison. Tout cela a tellement pris la poussière depuis que personne n'est venu y faire un brin de ménage.
  • Inconnue. Vous vouliez lui offrir un cadeau d'anniversaire peut-être ?
  • Oh assurément la belle, grandiose, monstrueuse, Gotham. Plus qu'un terrain de jeu, une muse exigeante aux courbures dantesques et à la faune fascinante.
  • Totalement inconnu !
  • clownesque.
  • Agent du chaos et amuseur de chauve-souris caustiques, pfiou un job à plein temps qui demande de se ré-inventer chaque jour - enfin ça c'était avant. Johnny-boy est, comme qui dirait, en quête initiatique. En quête de sens et de lui-même. Pauvre bichon.
  • Il faudrait sûrement confesser un petit plaisir coupable, un certain attrait pour la destruction - tout le monde a ses petits trucs.
  • écrire ici
  • Humain muté.
  • Le Joker.
Niveau de notoriété : Famous ++ pour le Joker, ne niaisons pas, le bougre est fichtrement connu. Cela faisait environ trois ans qu'il officiait et il comptait déjà dans ses rangs de nombreux suivants et suivantes. John, lui, on essaie à Arkham de le perdre et de le ferrer à la fois, dans une section confidentielle, on le met au vert pour qu'il puisse s'oublier lui-même. On l'aide avec une médication bienvenue s'il n'est pas assez coopérant.

Pouvoirs et capacités

Parlons donc de John, il doit bien être quelqu'un. Creusons ensemble, martelons sur cette coquille vide des questions existentielles. N'est-ce pas de John dont vous voulez parler ? Il est si accommodant. Mais, vous le savez bien, ce joyeux drille n'a rien de bien folichon en réserve à part un sourire à tomber. C'est à peine s'il sait nouer ses lacets seul. Ah correction : il n'en porte pas. C'est interdit à Arkham, on raconte que c'est pour éviter les pendaisons. Vous y croyez vous ?

Mais peut-être auriez-vous entendu parler d'un Joker ? Ah, là c'est autre chose. Désinhibés par sa démence ses coups visent le létal et l’empathie n'amortit rien. Le clown sait toucher l’endroit sensible qui désarticulera la défense et fera s’effondrer le château de cartes. Suspectez une bonne connaissance anatomique. Un coup de couteau porté à la jointure des muscles, une éraflure le long d'une nervure veineuse et l’affaire est en bonne voie.
Son arsenal de jouets est assez loufoque pour déstabiliser un combattant endurci. Il a pour lui le facteur imprévisibilité. Sa force n’est pas merveilleuse mais il la compense par une agilité désorganisée alliée d’un esprit qui ricoche furieusement.
Comédien joueur il sait endosser plusieurs déguisements et a le goût de la mise en scène explosive. D’ailleurs, en bon petit chimiste, il s’avère capable de confectionner des bombes plutôt décapantes ainsi qu’une large palette de toxines. Le gaz hilarant est une spécialité de la maison.
Jadis il était à la tête d’un solide réseau d’interconnaissances cimenté par la crainte du personnage clownesque, par l’adhésion des empoisonnés à son bastion de jeux malades. Les hommes de main ne manquaient pas, s’agglutinaient à sa porte tels des papillons happés vers une lumière turbulente et nourricière. Ils étaient utilisés comme des consommables, des farces et frappés par la marque du rire.
Mais cela ne s'arrête pas là, on entendrait presque le bon sens crier "Oh non" et pourtant. L'ami John, c'est ainsi qu'il se présente en ce moment et il semble y tenir à sa blague, a été tripatouillé dans les recoins sordides d'Arkham. A force de sérums inoculés, de brins d'ADN ré-agencés ses nouvelles dispositions biologiques lui accordent une résistance accrue aux poisons.
Si son rapport à la douleur s'est toujours voulu plutôt distant aujourd'hui son corps ne reçoit que très mollement les alertes, son esprit ne traite plus que la symbiose du mal et de l’excitation. Chimie cérébrale brouillonne, câblages décâblés. Ses terminaisons nerveuses ne sont pas mieux opérantes et c'est ainsi que les coups les plus rudes ne font fourmiller en lui que des picots d'adrénaline. Tant que le Joker n’est pas inconscient il continue le show. Coupez-lui un bras et il se redécouvrira ambidextre.

Physique

Les clowns fringants d'abord, voulez-vous ?
Une silhouette longiligne et pétillante qui fend la nuit en déversant sur elle ses rieuses couleurs.
Un sourire angélique qui rehausse les lèvres -  un rien sanglant il les effile, les remonte dans un angle dangereusement haut-perché, mais disons que ça égaye quand même le minois.
Un teint de peau naturellement blafard, délavé, cultivé par de la poudre balancée sur le visage d'une main lourde. Du rouge à lèvres éclatant, des cavités orbitaires creusées par du maquillage noir. Et, bien sûr, des cheveux éternellement dépigmentés qui virent au vert électrique. Une chemise cosy aux teintes criardes, un gilet assez rembourré pour étouffer de méchants coups, une redingote violacée un rien usée et qui commence à s'effiler. Le tout déborde de poches où stocker de précieux joujoux, parce qu'on est jamais trop prévenant, une lame peut même jaillir à la pointe du mocassin. Et ta-dam, vous avez une bonne idée de ce à quoi ressemble votre amuseur préféré.

Le bon John, lui, est très différent mais ma foi assez semblable. Tristement, sinistrement, inhibé. Dégingandé, maigrelet, dos courbé par l'incertitude il est replié dans ses tics nerveux, il a grise allure. Et pourtant sur lui des couleurs persistent ; ses cheveux sont toujours - naturellement il en est persuadé - colorés d'un vert énergique et son uniforme orange-oyant est personnalisé à renfort de gribouillis désorganisés - oh, il a déjà été réprimandé par le personnel d'Arkham pour ça mais, il faut croire que sa créativité revient toujours et encore le chatouiller. En lui, quelque chose meurt d'envie de s'exprimer.

Caractère

On le décrirait aisément impitoyable, manipulateur, déséquilibré... Mais à trop vouloir le comprendre ne risquez-vous pas de jouer son jeu ? Il faut avouer que beaucoup de psychiatres se sont cassés les dents sur son cas tortueux et tordant. Atteint de profond narcissisme ? Probable mais... Nah, sa compréhension des autres est bien trop affûtée, en témoigne la mauvaise habitude qu'il avait de manipuler le personnel d'Arkham. S'il réunissait les critères diagnostiques du trouble de la personnalité antisocial il faut reconnaître qu'il n'en semblait pas plus troublé que cela...  Le Joker était, tenons-nous en aux faits pour l'instant, un saltimbanque aux couleurs crûes et aux jeux sadiques, un être aux pulsions homicides bien distant du sentiment de repentance - ses jeux étaient dévêtus de toute pondération et souvent de raisons d'être bien définies, gonflés jusqu'à l'explosion par l'absence d'objectif à satisfaire. Impossible de marchander avec lui car il ne visait aucune finalité bien rationnelle et ses œuvres étaient inventives, expérimentales, souvent morbides pour satisfaire son humour malsain qui ne faisait rire que lui. S'amuser voilà tout ce qui comptait et croyez bien qu'il trouvait toujours un moyen de rire. Il reflétait et déformait l'image d'un Batman taciturne englué dans sa morale révérée comme ultime garde-fou. Pour le clown tout était égal en valeur, tout était sans valeur, sauf sa Némésis. Car si l'éthique est une jolie construction et que beaucoup s'y attachent pour donner un fil rouge à leurs contradictions  le Joker embrassait toutes les dissonances avec bouffonnerie. Il était si versatile qu'aucune croyance, qu'aucun enjeu ne pouvaient lui servir de camisole de force. Si Gotham est une gargouille titanesque, un monstre bicéphale oscillant entre corruption et désespoir, il était le poison qui courait dans son sang et qui le faisait bouillir, il était le rictus malade qui faisait frémir ses lèvres d'effroi et d'abandon. S'il changeait d'humeur en humeur il savait pourtant manipuler les êtres de routines et de désirs - sa mise en récit de lui-même changeait en fonction des failles décelées chez son interlocuteur, interlocuteur dont il se lassait bien vite s'il n'était pas assez drôle pour abreuver sa soif de rire, l'instant était toujours pressant et le clown trépignait, minaudait, tonitruait, abattait. Il ne ressentait aucune peur à l'idée de souffrir ou de mourir en bon amateur d'humour noir et d'ironie de situation. Amoureux de la roulette russe il s'y exerçait lui-même régulièrement. Il changeait de registre émotionnel comme un acteur changerait de personnage, la vie n'était que ça après tout : une pièce de théâtre et si elle trouvait une fin cela n'était ni attristant ni bien grave. Sadique il l'était sans restrictions, on ne peut l'être que magistralement lorsque aucune considération n'est portée à la vie et qu'on ne souhaite qu'une chose : s'amuser au possible, en poussant les blagues et les expérimentations le plus loin possible.
Si le monde est bâti sur des codifications, des impératifs et interdits le faiseur de rires dansait sur ces fondations meubles en grignotant leur sacré et en pointant du doigt la sortie de secours située en contrebas - accessible d'un simple plongeon dans le vide.

Le Batman était son obsession monomaniaque et plausiblement son seul ancrage dans un approximatif continuum de volontés et d'actes - pour autant la chauve-souris était contrariante et s'il voulait souvent lui tendre une paluche cyniquement amicale, entretenir une folie à deux impensable à nier, à d'autres instants l'envie de l'abattre en plein vol se réverbérait dans son esprit furieux et lui faisait oublier le beau jeu.

il était agité par des changements d'humeur intempestifs, sa mine repentante pouvait pivoter vers un franc éclat de rire, ses colères cruelles et capricieuses plongeaint bien vite dans les badinages. Ou inversement. Cela conduisit le docteur Penelope Young à l'envisager dans le spectre de la personnalité borderline - pour autant il ne souffrait d'aucun trouble dissociatif ni même de problèmes identitaires avérés. Il était, en réalité, indéchiffrable par le prisme de la médecine humaine et humaniste. Le Joker n'était pas un homme, pas une créature sociale, se considérait comme un stade au-dessus - au niveau du rire décomplexé face à l'horreur qui fait fondre toutes les encombrantes et inutiles barrières de civilités. Il est un monstre anomique, sain dans son référentiel. On ne pouvait lui imputer aucune pathologie : il n'était pas malade car il ne souffrait de rien ! Il était la maladie qui corrompt et compromet. Et, selon lui, après avoir ri des horreurs les plus inhumaines il deviendrait possible de comprendre la meilleure des farces : la vie. Et c'est une fois que l'on se défait des emballages bien civiques et polis, de l'importance artificiellement donnée aux choses, que l'on touche selon lui à l'essence vraie de l'humanité. L'humanité délivrée, désengoncée, qui peut enfin rire. La vie est si fragile que tous l'enrobent de précautions, que c'est un sujet pudique, tous y tiennent tant. Elle est un gros tabou à dédramatiser.

Parfois John a envie de rire de la vie mais on lui dit que ses rires sont inappropriés, qu'ils fracassent les instants agréables ou qu'ils éclatent lorsqu'il ne le faut surtout pas. John écoute car il est à la recherche d'un aiguillage mais c'est dur, vraiment dur. Car, au plus profond des tréfonds de ses tripes, ça grouille, ça suffoque d'hilarité, ça secoue ses viscères. Quelque chose qui est plus grand que les frontières de son propre corps, quelque chose de noir, se fend la poire à l'intérieur de sa modeste cage de chair. John est un passionné qui démontre des passions dérangeantes - il essaie de les ranger là où on le lui demande, mais elles saillissent et trahissent toujours - toujours trop jouasses. Il est toujours trop hilare, secoué d'un rire incontrôlé, lorsque les patients s'écharpent devant ses yeux brillants. John est un enfant - qui a donc construit le mythe de l'enfant innocent ? Curieux, bavasseur, insatiable, aimant jusqu'à l'excès, jusqu'à la folie profonde et viscérale. Obsessionnel il l'est bien trop et rien ne l'effraie plus que le rejet qu'il soit réel ou figuré alors il déploie des efforts effrénés pour l'éviter. Lorsque l'échec n'est qu'entrevu sa colère se déclenche de manière disproportionnée et sauvage car il peut idolâtrer autant qu'il peut haïr ensuite le même objet. Il souffre de problèmes identitaires sérieux et cherche maladivement à se constituer une existence, un but, comme s'il manquait de quelque chose de trop nécessaire. De trop vital.

Histoire

Avez-vous déjà été le prisonnier de vos souvenirs ? Au détour d’un virage trop sec, d’une association malheureuse, le train de la pensée s’enclenche et il vous conduit quelque part où vous n’auriez jamais voulu remettre le pied. Vers cet endroit sinistre où aucune lueur ne perce. Vers ce moment particulier qui mord rétrospectivement votre peau à l’en faire blêmir. Qui dévore votre faciès et ne laisse qu’une grimace décolorée.
La mémoire est pernicieuse. Alors peut-on s’abstenir de sa présence envahissante ? Grand Dieu non ! S’écrirait le bon sens secoué d’indignation. La lecture du monde passe par le prisme des souvenirs qui gribouillent de petites balises et annotent leurs directives. On ne voudrait pas laisser la lucidité filer ou perdre l’identité située à la somme des instants vécus alors on se débat, empêtré dans les fils d’une histoire asphyxiante.
Pourtant la sortie de secours clignote dans un coin de la tête. La folie y murmure de sa voix enjôleuse. La folie est l’issue. La libération. Le poids qui leste les épaules s’envole tandis que la nécessité d’ordonner une vie s’étiole. Peu importe si l’évènement x est antécédent au y, ils sont parallèles à la hauteur de ce qui ne compte pas. Tout se consomme et se consume dans l’instant. Si les choses se soupèsent à l'importance qui leur est accordée alors retirez le sérieux qui incapacitait plus tôt et l’ensemble devient égal – jouable. Il suffit de faire le grand saut après une mauvaise journée pour voir le monde se dérider. Cette mauvaise journée devait être insoutenable ! Devriez-vous renchérir, l’empathie titillée et la rationalisation des conduites chevillée à l'esprit. Or la réponse ne serait-elle pas ; qui sait maintenant qu’elle n’existe plus dans le présent ? S’est-elle seulement déroulée ? Et si je vous affirme que oui ne sera-t-elle pas empruntée à l’intrigue de votre série préférée ?

John ignore tout de sa vie précédente, il ne connait que les routines d'Arkham lever, repas, expérimentations variées mais pas variables et ne porte que peu d'attention à son passé, trop affairé à rechercher son présent, à identifier ce qui lui manque tout en domptant cette chose qui gronde et ricane au fond de ses boyaux secoués. Certaines choses ne s'expliquent pas, parfois la cohérence n'est pas demandée, parfois la seule chose entêtante est de devenir. De se déployer et de répandre un peu de soi dans une tornade. John ne se souvient pas de ses débuts désuets. De la rencontre qui a donné des couleurs détonantes à sa vie il n'en conserve qu'un manque inidentifié.

Au commencement le Joker n'était qu'un criminel sans devenir, trop avide de se tailler un nom en ville, un one-shot qui aurait pétaradé une unique fois à la une des journaux, un fou qui aurait emporté avec son trépas une bouchée de mafieux. Des bribes de peut-être se succédaient dans ses pensées décousues. Brûlantes et follement désincarnées. Son passé devait appartenir à l'une des cartes d'un jeu, devait s'expliquer en piochant l'une d'elles. Alors pourquoi pas celle-ci ? Elle est mielleuse, elle devrait plaire à un esprit romantique !
Il n’ose pas pousser la porte. Ses doigts tremblent à l’effleurement de la poignée, ils s’y échouent d’abandon alors que son regard défait retombe vers le sol. Sa gorge est raclée dans une recherche de contenance. Il aurait presque frappé pour demander une permission, hagard qu’il est, en oubliant que son enfer s’ordonne en premier par chez lui. Pourtant Papa, de ses mains aux jointures rudes, avait tenté de l'introduire à l'horreur domestique - celle qui est gardée en huis clos pour ne pas déranger.
Chez lui où aujourd'hui  les piles de factures impayées ont réquisitionné l’espace vital. Où la personne avec laquelle il partage sa vie, imaginez ce Pnj comme vous voulez, n’est plus qu’un mirage à force de ne pouvoir s’y confronter d’un regard tangible.
Il est un humoriste raté. Et puisque le pathos n’est pas très vendeur sa situation ne tend pas vers l’amélioration. Son esprit est empâté, noirci par l’échec, alors impossible d’envisager une épiphanie détonante. Impossible d’arracher un sourire à quiconque. Il n’inspire que la gêne.
Aujourd’hui il revient avec un arrangement dans la poche. Et pas mal d’argent aussi. Il a vendu son âme chancelante au plus offrant.
Bientôt il sera utilisé comme petite main servile. Bientôt il sera incapable de porter un ordre à exécution – ôter une vie ? Impensable ! Ce n’est pas le bon personnage, allons, lui connaît l’attachement et l’empathie. Alors, bientôt sa famille sera un dégât éducatif.
Un peu plus tard, n’ayant plus rien d’autre à perdre que son nom, il portera le masque rouge du bouc-émissaire.

Au commencement donc le Joker cibla, on se lance dans le grand bain, Roman Sionis dans l'idée de s'approprier son aciérie qui était une, arrangeante, façade dissimulant un commerce de drogues plutôt prolifique. Le clown voulait également glaner dans la manœuvre les ressources nécessaires à la confection d'explosifs et de toxines mortelles. Il parvint à faire fructifier son petit manège en titillant la paranoïa du baron de la pègre, en le piquant soigneusement et à plusieurs reprises là où c'est irritant. Le Joker subtilisa suffisamment de produits chimiques à Roman pour lui laisser entendre qu'un guignol en avait après lui et, dans la foulée, il enleva également l'un des proches de Black Mask. De fil en aiguille il finit par attirer sa cible là où il la voulait. Et grâce à l'assistance de quelques gros bras et en bénéficiant de l'exécution sommaire dudit proche - ça peut en déstabiliser beaucoup, même les meilleurs ! - le clown incapacita Sionis. Parce qu'il faut bien s'amuser, tenter la chance tant qu'on l'a, le clown déroba le masque noir de son ennemi défait et entreprit de prendre sa place à la tête de son gang. Afin de parfaire son interprétation, le Joker étant un comédien dévoué, il garda Sionis en vie et il fit en sorte de lui faire cracher ses plus intimes secrets - pas de chichis ni de tabous !
Mais tout ça pour quoi ? Vous seriez en droit de vous le demander. Nous y venons ! La plus étrange des curiosités de Gotham piquait l'intérêt du clown, les petits criminels croassaient d'inquiétude dans les boyaux sordides de la ville gothique, dernièrement une ombre fantastique et sûrement un rien démente étourdissait les affreux dans son sillage. Le Batman ! Une nouveauté façonnée par la ville en même temps que votre clownesque amuseur, la coïncidence était trop belle pour ne pas pousser au crime. Le Joker voulait rencontrer la bébête qui faisait sa loi et, optionnellement, l'abattre dans un final dantesque - mais puisqu'il débutait encore sa carrière de super-vilainie il lui fallait bien dérober la notoriété d'un autre, un autre déjà omniprésent dans le milieu du crime à pouvoir. Disons simplement que Black Mask fut un prêt de nom temporaire, trois fois rien, histoire de pouvoir engager des mercenaires et de les envoyer chasser la chauve-souris. Oh, il n'avait pas anticipé la suite. Initialement il voulait juste regarder le Batman se dépatouiller des embûches qu'il plaçait sur son chemin et s'il se montrait décevant qu'on lui rapporte la tête de la créature ailée, parce que pourquoi pas, comme un trophée à placer sur la cheminée. Mais la bébête s'avéra bien plus intéressante, nécessaire, que ça durant la petite rencontre qui finit par se formuler.
Après tout ce que le Joker avait fait, lui avait fait la chauve-souris refusa de le laisser et s'élança dans le vide pour lui empêcher une chute mortelle ! L'amuseur de Gotham batailla pour que l'adversaire lâche ses étranges résolutions, le lâche lui, mais rien à faire la bête était puissamment têtue ! La bête tenait à sa vie et la bête ne tuait jamais. Frustrant et grisant à la fois. Ce garde-fou si farouche était séduisant, oh l'esprit de la créature ailée méritait d'être creusé - Oh le Joker le fit et il rencontra dans la manœuvre un autre lui-même, un lui-même n'ayant pas encore trouvé une sortie de secours !
Maintenant il comprend, il n’y a pas de rencontres au hasard, tout devait se dérouler, tout conduisait à celui qu’il avait rencontré cette nuit ! Cette rencontre avait tout changé. Réalisez-vous à quel point la solitude tenaille lorsqu’on doit naviguer au travers de la misère et de la crasse en solitaire ? Nous vivons dans une société cruelle, une machine à broyer qui élimine ses rouages les plus abîmés, qui laisse ses plus purs produits à l’agonie dans le caniveau et dans l’oubli ! Même dans une foule d’autre cinglés sa folie ricochait sans trouver la moindre réponse, jusqu’à ce soir fatidique ! Oh, jusque là il pouvait frapper le vide comme un beau diable, déraciner une tête ou deux de quelconques épaules, hurler jusqu’à faire siffler ses poumons, personne n’en avait réellement quelque chose à faire. C’était comme s’il n’existait pas. C’était comme être empêtré dans le non-sens, sillonner une route ne menant nulle part. Mais maintenant… Maintenant il a l’impression d’avoir quelqu’un à ses côtés pour l’accompagner dans ce voyage insensé  !
La bête, le Batman lui offrit un but et un reflet – oh il se sentit à la dérive, comme si on avait retiré le bouchon maintenant sa réalité en place et qu’il était aspiré au fond des entrailles de la terre par le courant, aspiré vers quelque chose de nouveau ! C’était follement excitant. C’était comme rencontrer pour la première – l’unique – fois quelqu’un en qui il pouvait se retrouver ! C’était une véritable chute libre et il n’avait pas pensé à prendre un parachute !
Ce soir là il fut amené à Arkham pour la première fois d'une longue série.
Ah, Arkham. On finit par s'y sentir comme à la maison. Toujours la même nourriture caoutchouteuse, les mêmes lourdauds aux uniformes mouchetés d'auréoles de café, les mêmes frustrations explicitées par des histoires familiales ou pécuniaires à la pause, dans les cellules la même faune que celle qu'on retrouvera bien vite à l'extérieur, les mêmes chocs électriques.
Et puis un jour un nouveau visage. Plus exactement un joli minois. Le docteur Harle Kingsley semble vouloir s’accaparer son cas et le clown suspecte chez le jeune homme - ou serait-ce plutôt une jeune femme ? - trop propret.e  une voracité n'ayant pour égal que son talent - sinon la direction de l'asile, aussi joueuse soit-elle, n'aurait pas glissé un dossier sensible entre ses mains encore jeunes. Voici donc un challenge distrayant. Qui plus est le nom du docteur propose un chouette jeu de mots - le destin, fieffé coquin.
Les séances de thérapie se font désormais en meilleure compagnie et le Joker peut se produire devant un public réceptif, client de ses mises en scène et énamouré des personnages qu'il écrit pour l'occasion. Il perçoit distinctement les failles de sécurité, la fascination se mêler au besoin d'être le sauveur, il distingue les failles dans la personnalité de son thérapeute, le besoin maladif d'être aimé et approuvé, il en joue allègrement pour remplir son huis clos.
Mais il ne s'attendait assurément pas à voir jaillir devant lui, un beau jour, une arlequine pimpante ! Et quel sauvetage ! Les voici sorti d'Arkham en duo clownesque. Une belle aventure en perspective pensez-vous ?
Oh Harle est usuellement un.e bon.ne camarade de jeux, une oeuvre qu'il pourrait considérer comme sienne, peut-être un prolongement de lui-même, quelqu'un qui ne se débine pas à la première folie venue.
Mais le clown n'est guère intéressé par les compagnies humaines. Et en dehors des moments où il est disposé à jouer en binôme il le lui fait - violemment - sentir.

Depuis son grand soir le Joker n’eut de cesse de jouer avec le Batman car ce dernier répondait toujours présent ! On ne va pas se mentir, ça ne serait pas très joe-joe, l'asile d'Arkham était un point de chute récurrent. Vous avez déjà joué au monopoly ? Voilà, c'est exactement comme la case prison. On y attend trois tours, on se chamaille avec les autres joueurs et on en ressort avec l'espoir de s’approprier la ville chevillé au cœur. Rien de bien folichon, concentrons-nous plutôt sur Batsy ! Leur jeu dura deux merveilleuses années et une magnifique, viscérale et sanglante relation se tissa entre les deux cinglés qui devaient toujours se retrouver une fois la nuit tombée !
Malheureusement l’idylle finit par se ramollir lorsqu’un gosse s’invita dans la belle histoire, la chauve-souris s’était trouvé on-ne-sait-où un rôle de pôpa et le clown pouvait distinctement ressentir la retenue de son ennemi intime s’intensifier ! Son roi noir était bridé par son nouveau quotient familial, artificiellement entraîné loin de la libération qu’il méritait et qui l'aurait conduit à réellement devenir lui-même !
Le jeu foldingue qui l'unissait à la chauve-souris était une affaire de grandes personnes. Allons ne laissez pas vos enfants venir y fourrer leurs petites frimousses masquées, aussi attendrissantes soient-elles ! Sinon elles risquent fort de s'en trouver malmenées, tuméfiées et explosées. Une aile d'Arkham désaffectée mordue par le froid et l'isolation, un rouge-gorge ligoté et rétif, une barre à mine et la magie a opéré. Pouf, plus de Robin ! Du jour au lendemain le Batman fut magnifiquement débridé.
Lorsque les deux ennemis se retrouvèrent le Joker s'énamoura de la bestialité du Batman, de la fureur de son reflet - jamais leurs traits ne coïncidèrent mieux que durant cette pâle et vorace nuit. Les coups de la chauve-souris furent plus féroces que jamais, plus libérateurs et hilarants que jamais ! Lorsque le Batman le massacra le Joker sentit la victoire proche, son vieux copain était sur la brèche - il a allait déroger à son code ! Et il le fit, il le fit enfin ! Le Joker trépassa dans une extase de rire, en expérimentant la plus cinglée des communions. C'était le pied, c'était tellement meilleur qu'un orgasme.

Mais les jolies histoires ont rarement une jolie fin sinon c'est trop fade - et rien n'est jamais fade, tout est toujours frustrant aussi, avec notre chauve-souris préférée. Le Batman fut soudain piqué par d’insupportables et séduisants regrets alors il conduisit son ennemi, moitié-mort et parfaitement inconscient, à l’hôpital le plus proche. Là bas votre amuseur préféré fit sensation – personne ne voulut prendre en charge le Joker, exit le serment d’hypocrite ! Personne sauf une personne, le bon docteur Hugo Strange. Comme son nom l'indique cet animal était un rien étrange et il fut bien trop intéressé par ce cas clinique-là. Comment sincèrement le lui reprocher ? Il faut avouer que le Joker en a sous le capot. Ce soir-là le clown prince du crime fut officiellement déclaré mort, officieusement il fut transféré, gisant sur son brancard, vers une unité confidentielle creusée dans les tréfonds d'Arkham : Indian Hill. Là-bas il fut réveillé d'entre les morts, placé dans un état végétatif il fut lourdement expérimenté, trafiqué, modifié.
A son réveil John Doe ne se souvenait plus de rien. Et le docteur Strange, son thérapeute, l'invitait soigneusement à prendre son traitement.
Créé par Polaris
C'est l'histoire d'un gars qui rentre dans un café. Et plouf.
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Ven 7 Fév - 14:12

La maladie se propage donc à Gotham. Par ses mots éloquents, et sa si grande capacité d'auto-diagnostique. C'est comme si toute la ville se met à sourire d'un coup, la folie se transmet par les mots à la précision fatale. Il n'y a pas un endroit qui y échappe, même pas l'Iceberg Lounge.

Car ta façon d'écrire transcende le réel, tout est si expressif, si vivant, les mots sont en train de valser sur un rythme effréné de démence. J'adore tout de ta fiche, tout est très fin tout en étant si franc et si expéditif. C'est incroyable. J'ai hâte, vraiment hâte de voir ce que ce cher John a à nous dire.
John Doe
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John Doe
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Messages : 28
Mar 3 Mar - 11:21

Ah ça par exemple, j'ai les jambes et la répartie sciées mon bon ami ! Comment te remercier pour ce magnifique commentaire ? Oh je sais, j'enverrai un nerd commenter ta fiche que je sais d'avance merveilleuse. Il me tarde de te lire, si tu savais. rabbit
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