Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Gotham no man's land :: Gotham :: Midtown :: L'Asile d'Arkham
[Flashback] Tuer le Père ❤ (Jaybird).
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Dim 1 Mar - 10:44



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Les souterrains sont crasseux et poisseux, le sol est tâché d'effluves rances et moucheté de sang sec mêlé à d’indiscernables toxiques qui furent récemment balancés d'une main lourde, l'obscurité engloutit tout le hors-champ - comme s'il n'existait plus rien à part les planches de la scène joliment morbide. Les alcôves de pierres s'élèvent hors du noir ambiant pour donner des allures de catacombes à la salle de spectacle. L’acoustique est tip-top par ailleurs, le moindre râle qui tente de s'échapper se convertit en écho guttural. Et surtout les rires de votre serviteur sont catapultés de droite à gauche comme s'ils se démultipliaient pour bloquer l'horizon noir !

Depuis plusieurs minutes une ritournelle de geignements s'élève dans les airs, boucle et reboucle en faisant virevolter le clown et son sourire. Le Joker est baigné dans le noir, sa présence n'est que suggérée par le danger de son rire ambiant, il laisse pour l'instant l'oisillon en compagnie de l'objectif - Robin possède un corps fondamentalement humain, jusqu'à preuve du contraire, alors depuis des jours qu'il les retient ses besoins physiologiques doivent lui vriller les boyaux. Si les souvenirs du clown sont fidèles - et ils le sont rarement les facétieux !  - la dernière fois où Robin a obtenu la permission d'être désencordé, rossé et roule-boulé jusqu'à un sceau, où il a été ensuite barbouillé de quelques victuailles gélatineuses et délicieusement sucrées, remonte à trois jours. Si peu vous diriez-vous ! Ah que voulez-vous, le Joker a, au fond du palpitant, la fibre parentale. Depuis les bravades du moineau se perdent au profit de ces grognements défaits et décousus qui se réverbèrent dans la pièce froide en litanies désorientées et rauques. Tout déraille dis-harmonieusement, l'esprit bien cadré et bien domestiqué du rouge-gorge se désosse lentement hors de ses loyautés - du moins c'est escompté ! Une caméra argentique immortalise depuis des jours, fidèlement, ce documentaire animalier. D'après vous, chez cette espèce de piaf, combien de temps, de restrictions et de tortures faut-il pour se détacher de la sacro-sainte figure du pôpa ? La réponse bientôt - on l'espère ! Les projecteurs sont braqués, crient une lumière crue qui déforme les traits du jeunot, plissent et piquent ses paupières tuméfiées de fatigue. En ce beau matin - où serait-ce plutôt une belle nuit ? Ici le soleil ne perce ja-mais. Qu'importe ce n'est pas le moineau qui pourra nous orienter, les jeunes vous savez, toujours la tête ailleurs que sur leurs épaules !

Je vous vois venir vilains petits curieux ! Vous vous questionnez quant au mobile du sémillant clown ? Pourquoi diable déployer de tels moyens ? Et bien la réponse est très simple et fort sentimentale - crime passionnel, ça ne compte pas dans les circonstances atténuantes, si ? Batman est la seule et unique réponse. Oh, il faudra bien que le moineau l'intègre un de ces jours. Batman était un bon divertissement - était sien - mais le voilà qui bridait sa violence, qui se pâmait devant un peu d'innocence juvénile, qui s’assagissait en se trouvant des responsabilités parentales -  la belle excuse tiens, comme si sa sainte règle n'était pas assez encombrante. Le clown sentait bien sous les frappes mollassonnes de sa Némésis que quelque chose clochait. Sa sauvagerie, toujours retenue d'aller trop loin sur le fil du rasoir, n'était plus aussi menaçante et leur dynamique malade s'était mue en rapports strictement professionnels - toujours le gamin dans leurs pattes et Batman qui se retenait pour lui ! Sa chauve-souris était moins passionnée, moins dévouée à lui et bien souvent le Joker était reconduit à Arkham sans même avoir frôlé la commotion cérébrale ! Le vieux camarade semblait étriqué dans ses bonnes résolutions, avoir obtenu un quelque chose d'humain et c'était une sacrée régression. Une vilaine fuite.
Ce Robin commençait à chiper un peu trop d'attention - un peu étant déjà trop. Kidnapper l'oisillon n'était pas, uniquement, une façon de blesser le justicier dans les affects qu'il n'aurait jamais dû agiter sous le nez de son adversaire. C'était également une manière courtoise de prévenir : mêler des amis à leur petit jeu, et bien, c'est accepter de les voir empêtrés dedans.

Pas qu'il soit incapable de comprendre que son arme déformait depuis des semaines le visage poupin d'un jeunot mais, que pensons-nous déjà des actes inhumains ? Ah oui ! Ils révèlent la réelle nature des gens car le reste, l'empathie particulièrement, n'est que fioritures et garde-fous gentillets. Qui plus est seul le masque lui importe - c'est bien la seule chose qu'il n'a pas retiré au moineau d'ailleurs, ça et son caleçon, nous ne sommes pas des rustres ! Oh, le masque est une invitation, la preuve de l'inscription du protagoniste dans la pièce. En dessous rien n'existe.

L'oisillon est solidement ancré à une chaise miséreuse, son armature métallique doit sûrement fendre la peau palote et nervée du dos tant le gamin est étroitement emmailloté. Des détails ! C'est avec ça que l'on capte l'auditoire.
Le Joker n'aime pas attendre trop longtemps alors il se lasse finalement des coulisses - l'oisillon a vraisemblablement assez mariné - pour l'instant ! - à en juger par sa stature dégonflée et arque-boutée. Le clown gomine ses cheveux d'une main vive, ré-ajuste son complet violet vibrant et pénètre dans la lumière en exécutant quelques pas de danse qui aboutissent vers une courbette qui salue la caméra. Il se redresse, le jeu crépitant doucereusement dans ses yeux délavés et joint ses mains précieusement. « C'est le jour, Gotham City se réveille ! » Entonne t-il dans un trémolo aigu et chatoyant. « tout le monde lève la tête et ouvre les mirettes ! » Le clown prince du crime apparaît soudain derrière le gosse et pose, presque affectueusement, ses mains gantées sur les épaules blêmes et bleuies de l'enfant. « Cette nuit le Batman a fracassé touut un tas d'affreux sur les docks ! Ah-ah, on dirait que quelqu'un se fend la poire sans toi. C'est presque comme si - comme si le monde continuait à tourner sans toi ! » Le clown sort de son veston une ribambelle de photographies et les fait pleuvoir sur les genoux du Robin - les clichés montrent des criminels ligotés et à la gueule cassée. Le clown se penche ensuite par-dessus l'épaule de Robin, pour lui susurrer comme une confidence. « Tu sais toi et moi, au final, on est un peu dans le même bateau. Que ne ferions-nous pas pour un peu de son attention ? Et si on commençait à se serrer les coudes ? » Un sourire mordant et pointu égaille abruptement sa proposition.



Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Dim 8 Mar - 19:24





Cold-faded photos, they lay by your side...







Les yeux en alertes et affolés de l’adolescent essayaient de transpercer les ténèbres autour de lui, qui, dans chaque parcelle sombre, semblait dissimuler un clown prêt à bondir de sa boite. Depuis le premier jour de sa captivité, il lui semblait apercevoir constamment sous le suaire noir de l’obscurité le sourire en croissant déséquilibré du Joker. Et si les bravades avaient étaient un rempart suffisamment épais pour amortir les coups métalliques des premières entrevues, elles s’étaient effrités en même temps que ses blessures s’étaient faites purulentes. Car Jason Todd voulait, savait, braver une douleur aussi puissante qu’immédiate, il était un bon soldat.

Ses devoirs se matérialisaient en coup vengeurs et efficaces pour faire payer tous les fils de putes de Gotham, une rétribution qu’il avait pensé pouvoir asséner de lui-même à la plus infectieuse des afflictions de la cité sombre. Il voyait son entreprise comme une guerre, comme sa guerre, celle de sa vie. Plus que jamais, car le temps sillonnait les chairs des peuples et celle du gardien de la citadelle ombrageuse aux tours gothiques. Il n’y avait pas de guerre sans patrie et la sienne n’était pas Gotham, la sienne était bien plus détruite et organique que ça.

Mais il n'était pas assez bon pour ne pas devenir le prisonnier d’une démence incarnée. Et l’attente était l’insupportable, l’anticipation était l’ennemi et son corps était désespérément humain. Tordu par la faim et la privation des plus simples conforts, son esprit en revenait toujours à ses primitifs besoins plus qu’aux plaies lancinantes de sa carcasse ficelée d’acier tranchant. La dignité semblait occuper un statue ambiguë dans sa situation, dernier vestige qui l’empêchait de sombrer et barrière infranchissable qui le tordait et le forçait à ne pas ployer. Il se consumait littéralement de voir le Joker arriver autant qu’il le redoutait, les envies se bousculant dans l’esprit d’un corps qui attendait un soulagement, aussi humiliant et douloureux soit-il. Si Jason ressemblait présentement à un animal guettant le ciel  à l’affut d’un oiseau de proie, priant pour une intervention qu’il crevait de recevoir, il arrivait par moment à rassembler ses pensées déstructurées pour construire de nombreux plans aux chances de réussite infimes, ressassant ceux déjà échoués et en imaginant de nouveaux, improbables. Et en d’autres temps, les yeux de l’adolescents se faisaient vides, des heures durant ses pupilles restaient figées et reflétait l’obscurité des lieux, même son ventre et ses tempes n’arrivaient pas à le rappeler dans cette peau qui ne lui appartenait plus durant cet interlude béni.  

Mais pas dans l’immédiat. Et Todd se força à taire la peur qui enrageait ses sens pour reprendre du contrôle. Du contrôle. Quelle putain de blague. L’écho des rires s’éleva, il se réverbéra, dans  la pièce et en lui, et Robin ne savait quoi espérer. Qu’il soit réel, tangible ou juste une illusion. Non, il savait. Il voulait le voir, il voulait se confronter à son existence, en tirer autant de bénéfice et d’espoir que possible, même si c’était vainement pour goûter à sa propre matérialité. L’oiseau blessé se recourba sur lui même, son estomac s’écrasant sous le poids des jours abusés et de la terreur sourde qu’il ravala ; repas avarié et trop souvent consommé. Un geignement passa ses lèvres quand ses mouvements entamèrent sa chaire ficelée mais il n’y avait plus de retenu, son attention  était ailleurs. Toute tournée vers la suite. Une flexion de la cheville gauche, un saut - spondylolisthésis de la L4 et lésions acromio-claviculaires du au traumatisme du dossier de la chaise contre la colonne : prise en charge à moyen terme et douleur non incapacitante- une offensive avec morsure sur le cartilage nasale et écrasement de la cage thoracique pouvant provoquer fracture des côtes et, dans le meilleur des cas contusion pulmonaire. Et après… ? Une fois qu’il aura sauté sur le Joker pour lui bouffer le nez et l’écraser de tout son poids ? Rien. Peut-être ramper si par miracle le clown tombait dans l’inconscience, mais lié aussi solidement, faire deux mètres ressemblerait plus à de la sorcellerie qu’à un avenir envisageable. Dans son esprit il peaufinait, ignorant les gémissements qui glissaient entre deux pensées,  mais il n’eut pas le temps de trouver réponse à ses questions car le voilà. Le clown, le poison de Gotham, le Mal. Sa voix avait le goût de la pourriture et rongeait chaque brin de clarté qui pouvait encore subsister en ces lieux. Un frisson qu’on pouvait lui imputer remonta le dos du Robin qui sentait le froid, plus fort que jamais, s’immiscer sous sa peau. Jamais la sensation du tissus n'avait semblait si écœurante, renforçant l'évidence qu'il était exposé, nu, incapable de se cacher sous son armure. Mais son touché ne pouvait être pire que ses paroles. Les clichés étaient étalés devant l'adolescent, sur lui, et au dessus, il y'avait le Joker dans son costard multicolore rapiécé et tartiné de maquillage bon marché. Allez... Une flexion de la cheville gauche, un saut, une morsure.  Une flexion de la cheville gauche, un saut, une morsure. Ses yeux parcouraient les tableaux familiers exhibés.  Une flexion de la cheville gauche, un saut, une morsure. C’était tristement copié collé à ce qu’il pouvait voir les nuits en sa compagnie. Une flexion de la cheville gauche, un saut...

La proposition du Joker fut accueillit avec une véhémence feinte. Pourtant tout le pousser à vouloir embarquer dans ce fameux bateau, celui de la rancoeur, des vêtements chauds et d’un corps apaisé. Pour qui se battait-il ?

«-Va te faire foutre, tu crois que ta merde m’intéresse ?!  » Sa voix était rauque, abrasée. Ses yeux quand à eux, se faisaient plus flous plus fatalistes. Une flexion de la cheville gauche et… et ses épaules retombèrent car… A quoi bon rentrer?

Peut-être pouvait-il quitter le rôle du gentil pour quelques minutes, juste le temps de profiter du silence et de la tranquillité ? D'une certaine forme de sécurité. Faire tomber le dernier masque car personne ne viendrait le chercher. Putain. Il rouvrit les yeux qu'il n'avait pas vu se fermer. Il était juste un petit Georgie qui suivait le ballon rouge, finalement. Putain, putain, putain. Connard. Quel enculé ! Qui ? Le Joker ou Batman ? Les deux ! Merde ! Peut-être qu'il le cherche encore. Il doit le chercher. Même pour l'abandonner plus tard, c'est Batman. Alors pourquoi il n'est pas là ? Ne laisse pas la loyauté tombé, c'est le dernier rempart. Le rempart contre quoi ? Contre qui ? Putain de merde.

Une flexion de la cheville gauche, un saut, une morsure. Son pied se contorsionna dans un angle presque impossible alors que son dos se tendait, la tranche du dossier s'inscrustant en dessous de ses omoplates et d'une impulsion, Robin bondit, dents en avant pour chercher à atteindre la chair blanche du Joker, basculant tout son poids.

John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Jeu 12 Mar - 0:46



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Soyons honnêtes c'est très difficile de se battre à armes égales dans ces conditions. N'ayez pas l'émotion hâtive pour autant, tout le monde a déjà vécu cette sinistre configuration, au moins une petite fois de trop, sans que personne ne s'en émeuve ou ne vienne à la rescousse ! Souvenez-vous, au cours de la formation ayant fait de vous un adulte aujourd'hui raisonnable vous avez sûrement été confrontés à l'autorité parentale sèche et sourde, celle qui ne s'embarrasse pas de symétrie. Certains vous soutiendraient que se faire mater est la seule façon d'apprendre à catalyser ses passions juvéniles et désordonnées ou que le monde extérieur est grand et méchant, le tout en légitimant le monopole de la violence légitime octroyé au pôpa ou à la môman. Ici nous ne sommes pas tellement loin de ça ! L'oisillon s'inscrit simplement dans un schéma familial un rien dysfonctionnel, mais il y est inscrit de bonne grâce et pour une raison valable, directrice, paraît-il. C'est ce qu'il s'échine à marteler indirectement entre deux geignements depuis des jours et des jours, sa loyauté et bla et bla, aussi barbouillée de vocabulaire ordurier soit-elle elle est aussi éclaboussante que l'est son sang sur le sol rugeux. Jamais une injure verbalisée envers Batman, toujours des suppliques ou des excuses pour lui qui jaillissent hors de son subconscient et de ses tripes ballottés par les drogues. Voilà qui commence à être redondant et ennuyeux. Le moineau a-t-il seulement lu les closes de l'engagement qu'il utilise comme dernière rêverie ou ont-elles été dissimulées à son discernement, embrouillées par le jeu des petits caractères, par l'appel de l'adrénaline menaçant de courir dans ses veines en sautant dans le costume ? La jeunesse est si fougueuse, si avide de se trouver une place et du sens. S'est-il engagé en pleine connaissance de cause ou a-t-il été entraîné dans un petit jeu fou, en tant que figurant, sans que lui soient révélées toutes les règles ou l'importance de sa participation ? Batman a toujours été un fieffé cachottier et, surtout, un monument de déni. Oh la chauve-souris a assurément besoin d'une présence sous son aile pour le garder loin de sa nature réelle, de ce qu'il pourrait être sans rien pour le retenir - comme tous ceux qui utilisent un bambin pour essayer de se sauver eux-mêmes, pour combler artificiellement leurs failles ouvertes. C'est un rien lâche, un rien indigne du grandiose et cynique adversaire. Un rien trop humain et banal pour convenir au Joker. Le clown est donc légitimement furieux ; pas uniquement parce que la chauve-souris s'éloigne mais parce qu'elle pervertit la sacralité de leur jeu qui, jusqu'ici, fonctionnait sur des accords intimes et tacites. Sur leur co-dépendance. Les frappes du Batman étaient dé-enfiévrées depuis l'arrivée du garçonnet dans le tableau familial, car il devait désormais être un modèle non pas devant une cité à effrayer mais devant une personne particulière, une responsabilité particulière. Personnelle. Cette humanité soudaine était une piètre trahison, un mauvais mensonge que le Batman s'adressait à lui-même en promettant protection à son acolyte. C'est ainsi que, très logiquement, le Joker entreprit de dénuder cette fadaise et il s'y emploie méthodiquement depuis des jours, rossant l'oisillon jusqu'à faire sauter les couches de sa chair. Les métaphores, tout ça. Voilà ce qui arrive logiquement lorsque Batou invite un nouveau participant dans leur petit jeu intime ; voilà ce qui ne peut qu'advenir, voilà ce que la chauve-souris aurait du voir venir, a sûrement vu venir car son esprit de détective est honteusement affûté. Voilà ce qu'il a permis en endossant un rôle humain sans avoir su se débarrasser du clown en premier. Car il n'y a pas de Batman sans le Joker, car l'un sait qu'il fonctionnera toujours en symbiose avec la présence de l'autre. Oh, sachez que le Joker ne se dédouane pas de sa responsabilité ! Il l'embrasse et la signe ! L'inverse serait bien bête alors qu'il veut exactement rappeler son rôle ! Par ailleurs ses tortures sont le meilleur mentorat que l'on pourrait espérer de lui.
Ce petit oisillon est tenace, entendons-nous, ce fait est acquis. N'est-ce pas logique avec un tel entraîneur ? S'il ne l'avait pas été il aurait été recalé au casting. C'est bien pour cela que lorsque Robin babille son amertume éreintée en guise de réponse le Joker glousse et minaude, abat les cils. Le moineau a la caboche dure - mais pas assez pour éviter qu'elle soit déformée par le comparse nommé pied-de-biche. Comparse qui trône d'ailleurs devant ses pieds nus, dépouillés de leurs ongles et poisseux de sang frais. 
Oh cela a du être coûteux pour le petit oiseau d'avancer une fois encore son indocilité, surtout pour refuser une trêve ! C'est exactement ce que le clown souhaitait, fatiguer sa loyauté à petit feu, le pousser à questionner ses allégeance car celles-ci ne le rétribuent pas - où est le Batman lorsqu'il se bat en son nom ? Le Joker comptait bien sur ce refus cinglant alors il pouffe pour commencer, s'esclaffe ensuite. « Que de vi-lains mots Birdy, toi, tu es vraiment un vilain garnement ! »

A ce moment, arrangeant pour la beauté de la démonstration, Robin s'élance et fuse vers la peau de son cou qu'il parvient à mordre à sang. Le Joker en hurle d'hilarité et, souriant jusqu'à faire exploser ses lèvres, piqué d'adrénaline sous la chaleur du liquide se répandant sur sa peau opaline, il envoie dans un hululement strident son mocassin percuter les pieds de la chaise. L'oisillon culbute et se retrouve nez dans la poussière et les excréments - mais plus proche des photographies snobées plus tôt, la chance.
Le Joker se courbe, fracassé dans un éclat de rire violent et essuie de l'index des larmes hilares et imaginaires. « C'est peut-être pour ça que ton pôpa ne débarque pas en fracassant la porte pour te secourir ! Aah, je sais bien que tu en rêves et que là-tout-de-suite tu voudrais m'étriper avec tes quenottes mais, shhht, je te rends un fier service ! » Le Joker s'installe précieusement, à califourchon sur le dossier de la chaise, après avoir envoyé son coude en direction de l'enfant d'après un geste de connivence. Il s'appuie de tout son poids pour malmener le dos du Robin. Le bouffon aux couleurs grotesques se penche, lève lentement l'index devant les yeux du gosse et l'agite patiemment, appuyant parallèlement toutes ses chantantes syllabes. «Il me retrouve tou-jours. Pas une fois il ne s'est fait attendre sauf, sauuuf, je te le donne en mille : cette fois-ci ! Et il continue même sa night-routine... Son monde poursuit sa ronde tandis que le tien s'est arrêté sec. En vérité il doit m'être sacrément reconnaissant, je lui ai retiré une belle épine du pied. C'est qu'il se lâche sans toi, faut voir la gueule de ceux qu'il a fracassés. Outch. Constate par toi-même ! » Comme un diable sorti de sa boîte il saute sur ses pieds, tournoie sur lui-même et se réceptionne en écrabouillant le visage du garçon contre une photographie.




Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Dim 22 Mar - 0:24





Cold-faded photos, they lay by your side...







Ses dents s’entrechoquèrent avec une telle force quand sa mâchoire percuta le sol qu’il sentit distinctement la porcelaine se déchirer en fêlures qui semèrent des petits bouts opalins au sol. Putain, ça faisait mal, tellement mal. Son souffle se coupa sous la force de l’impacte, son air expulsé d’un coup d’un seul. Sa respiration reprenait et elle faisait se mouvoir la flaque dans laquelle sa joue reposait mais peu importait, il ne pouvait pas être plus dans la merde que dans cette situation.  Son œil s’ouvrit tant bien que mal et sa pupille glissa difficilement vers le Joker pour le toiser avec un dernier souffle d’insurrection. Drôle de créature qu’était le clown, révoltante, fascinante, picorant l’esprit des hommes les plus sains en représentant l’absolue fatalité du mal, éternelle. Mais Jason le savait, il n’y avait rien en ce monde qui ne mourrait pas, que cela soit la lumière ou l’obscurité, l’espoir ou l’ignominie. Il suffisait de donner un coup, un seul, et nombreux étaient déjà tombés sous ce coup.

Oh oui, le bouffon avait raison, il brûlait de l’étriper. Mais est-ce qu’on le pardonnerait ? Si ses mains se défaisaient de leurs liens et qu’elles allaient trouver ce cou gracile et grotesque, étranglant les racines de son rire à sa source. Est-ce que Batman le pardonnerait ? Une partie de lui voulait y croire, qu’après autant de temps captif, le code n’était plus si inflexible qu’il ne l’avait été auparavant, que la vengeance pouvait prendre une forme mortelle, même si il pouvait en être autrement. Mais Robin avait déjà vu l’intransigeance de ce principe à l’épreuve, il passerait de l’autre côté du miroir. Ou y était-il déjà depuis bien longtemps ? Son regard évitait les photos, mais les scènes étaient déjà imprimées dans son esprit. Indignation et rébellion se partageait le fil de ses pensées.

Il lâcha un bruit comme une expiration difficile quand il sentit le poids du Joker peser sur ses vertèbres et enfoncer le dossier entre ses omoplates rouges et enflammées. Et le clown enfonçait une lame empoisonnée dans ses oreilles, de sa langue fourchue et venimeuse. Robin serra les yeux, se concentrant sur la surface froide sur laquelle reposait sa joue et ignorant les odeurs qui brûlaient sa gorge. Il les serraient fort. Car, c’était tellement foutrement vrai. Pas une fois le Joker ne leur avait échappé plus d’une ou deux semaines. Ils les serraient si fort que sa peau se plissait en lignes profondes et que son crâne lui faisait mal. Ahah… Il avait tellement de côtes cassées et voilà que tout ce qui venait à son esprit était son petit mal de tempe. Ahahah. C’était presque drôle. Ses commissures se redressèrent légèrement et ses orbites bouillonnaient de ce qu’il ne voulait pas laisser s’échapper, pas laisser voir.

Il transforma son sourire tordu en une mine désabusée et même quand son visage s’écrasa contre la photo humide, il ne perdit pas son air détaché. Avec un «  tss » arrogant, il répondit « Tu as raison, Clown. » Jason fit face à la photo autant qu’il le pouvait à cette distance, se gava de ce qu’elle montrait. « Batman n’est pas digne de confiance. » Il déglutit, sa pomme d’adam faisait un aller retour douloureux. « Incapable de travailler en équipe, d’avoir foi dans les autres et putain d’incapable d’aimer qui que ce soit à part sa croisade. Mais je vais te dire un secret... » C’était le moment. Le moment où tout son corps le suppliait de se soumettre. Ses dents brisés, son dos désaxé, son ventre tourmenté, sa peau glacée, ses yeux embués. Je vais te dire un secret… « Si je dois détester Batman, alors je le ferais, putain oui je le ferais. Mais pas sans t’avoir enterré avant, t’avoir étouffé avec ta propre merde et avoir pissé sur ton cadavre. Je vais te buter, Joker, je vais être la bête qui te dévorera. Ose me détacher et je te ferais danser, oh oui, danser comme tu n’as jamais danser ! »  
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Dim 22 Mar - 1:55



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.


Le gloussement du clown est profondément dérangeant, il s'amuse et cela s'observe dans ses pupilles stablement illuminées. Il couve le garçonnet avec voracité en pourléchant ses babines carmines, sa langue dessine rapidement les contours de son rictus malsain. Anticipation prédatrice. Il constate un frétillement des zygomatiques chez son invité et cela le met en joie ! Une joie dérisoire mais une joie tout de même. Les émotions du moineau commencent à se dérégler, on dirait bien qu'elles s'entremêlent et se rencontrent dans les hauteurs et c'est déjà un rien haut-perché ! Saviez-vous que le rire était médicinal ? S'esclaffer revient à activer la production de charmantes molécules ayant des propriétés antalgiques ! Quoi de mieux pour étourdir le ressenti de la douleur quand l'armoire à pharmacie est hors d'atteinte ? Voilà bien la médecine du Joker, le traitement qu'il prescrit manu militari à l’oisillon - le seul que le piaf peut se mettre sous la dent. Le rire pour désacraliser le pire, le rire pour répondre au pire ! Ne parlions-nous pas de mentorat ? L'allure dansante il récupère le pied-de-biche qui gisait au sol, dans la manœuvre il se pince l'arrête du nez en époussetant l'air dans une mine de dégoût destinée aux effluves qui lui remontent au museau. Pas qu'il les sente vraiment, plutôt hermétique au monde extérieur, mais il se figure bien que le Robin doit y goûter sec - à moins qu'il y soit accoutumé depuis le temps qu'il marine dedans sans être changé, qui sait ? Le pas sautillant il cale l'arme contre son épaule et s'appuie ensuite avec nonchalance contre un chariot d'outils à moitié dissimulé par la peine-ombre. Les murs invisibles qui encadrent la pièce noire font appel aux monstres des cauchemars ; qui peut garantir qu'un instrument de torture et un sbire ne se cachent pas juste à gauche ? C'est dans la peur qu'il baigne le moineau, l'absence de repères ne donne aucune prise sur les choses et sans prise il ne reste que l'impuissance. L'impuissance quant à elle frustre le besoin de se défendre, enfante des scénarii et des figurations mentales qui redonnent une once de contrôle, qui épaulent un peu l’ego. Si seulement je pouvais bouger je trouverai une façon de te réduire en charpies ! Voilà bien ce que jacasse le moineau mais le clown, badin, comprend bien le manège. Le Joker fait tourner l'arme contondante dans sa paume en feignant une intense réflexion et soudain il frappe trois coups métalliques contre le sol ; des néons grésillent, clignotent et s'allument pour certains. La pièce se dévoile davantage et c'est un beau bordel à l'image de l'esprit de l'hôte. Les règles de la logique élémentaire ne s'appliquent pas au sein de la forteresse du fun improvisée et un sac de bonbons colorés trône, souillé de sang sombre, au milieu des pinces et limes sales. Le clown en prend goulûment une poignée et l'enfourne entre ses lèvres pour copieusement mastiquer. Un peu de sucre pour stimuler la réflexion, jeune ami. On dit que ça dé-encrasse les méninges - la preuve je viens de le dire ! Le clown semble pensif si ce n'est même contrarié ; au bout de quelques secondes d'une intense - fausse - délibération il s'approche à nouveau de sa proie à pas joyeux. Tu es un petit chanceux, tu le sais ça ? J'ai trouvé le bon levier ! Déclame t-il en abattant ses cils verdâtres doucereusement, sa voix elle chante une mélodie éraillée. Sans se faire davantage attendre le clown enfourne le pied de biche dans l'interstice entre le dos contusionné du Robin et les cordages qui l'emmaillotent. Oh il doit forcer un peu beaucoup pour y pénétrer, appuyer son pied entre ses omoplates, mais la magie opère ! Il ne se passe... Rien. Si ce n'est que le visage poupon de l'adolescent cogne le sol à intervalle irrégulier sous les  à-coups brutaux, car le clown mime de s'y échiner, sous les -fausses- tentatives du Joker pour le libérer. Le clown pousse un soupire à fendre l'âme et passe une main sur son front une fois le garçon sûrement bien contusionné et assommé. Fichtre ! C'est que c'est pas de la camelote, on va changer d'angle d'attaque ! Il sort de sa manche une longue et tranchante lame et entreprend de couper les attaches en sifflotant. Son haleine âcre et sucrée chatouille l'oreille de l'oisillon située en contrebas. Puisque ça risque de durer un moment je te propose de faire un brin de causette ; parlons-donc de ce qui nous unit : le Batman ! Tu ferais mieux de le détester vite mon grand, l'horloge biologique tourne et toi tu n'as presque plus le moindre organe qui tourne rond ! Et si tu lâchais ce lâcheur pour venir faire mumuse avec moi à la place ? Oh je pourrais t'offrir ta vengeance sur un plateau... Et qui sait, tu pourrais même m'avoir après une fois que j'aurai baissé la garde ! T'en dis quoi ? Sa voix se fait sombrement joueuse, en parallèle il coupe le dernier cordage et se dresse sur ses pieds, observe une dizaine de pas de recul. Essaie donc de me faire valser, petit moineau ! SI tu n'y arrives pas, tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas tendu la main - contrairement à Batou ! Et le clown danse, en solitaire avec son pied de biche, il part dans un corps à corps endiablé.



Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Mar 31 Mar - 1:42





Cold-faded photos, they lay by your side...







La lumière était assourdissante. Jason avait l’impression qu’on avait tourné tous les projecteurs du chapiteau vers lui et il était bien incapable de voir le numéro qui se déroulait derrière. Dans un mouvement lent, le tas de chair tourna à terre avec une lenteur précautionneuse et embrumée. On entendait le son de sa carcasse frotter le sol bétonné, comme un tissus passant sur une surface rêche. C’était long, c’était silencieux à part des petits souffles s’échappant de lui. Finalement, il finit par s’appuyer sur son épaule, en chien de fusil. Puis, toujours avec cette foutu langueur, sa paume alla trouver soutient dans une flaque pour s’appuyer. Tout était si lourd, si implacablement écrasant. C’était comme un matin particulièrement difficile et froid, il fallait juste trouver le bon appuie, ne pas se laisser abattre en pleine chute. Le monde ne relâchait jamais sa prise, sur personne, il fallait donner un bon coup d’épaule pour le porter juste le temps d’une journée, d’une nuit, d’une fuite, d’un moment heureux, d’une perte, d’une peur, d’un vide, d’un silence.

Ses pupilles étaient diluées dans le blanc, s’infusant à même son orbite. De même que sa concentration, prenant tout l’espace possible dans son esprit et se scindant en plusieurs fascinations simultanées. Notamment pour le petit bout de porcelaine qui trônait à côté de lui, mais pas que, pour la flaque en elle même, ses ongles, son souffle, ses souvenirs, ses besoins, son amusement, son costume, ses clopes. Son corps était lent mais ses pensées étaient virevoltantes, beaucoup trop pour qu’une parcelle de valeur s’y développe. Finalement, ses deux mains finirent de le hisser sur ses genoux alors que son esprit déstructuré tentait de construire un puzzle de pensées cohérentes. Encore plusieurs mouvement mollasson, et quelques maladresses, et la plante de ses pieds retouchaient terre.  En  finissant de se relever, le Robin frotta ses genoux dans un geste bien loin de l’urgence que le Joker dansant pouvait provoquer dans les cœurs. Son regard suivait le Joker avec toujours une seconde de décalage, la synchronisation était en roue libre et l’adolescent ne s’était pas encore employer à la parole depuis sa grande libération. Peut-être pour le mieux.

Où était la sortie, se demanda-t-il dans un état second, cherchant dans la brume la réponse et si dans le décor, une porte lui était apparu, sûrement que ses jambes l’y auraient portées sans s’embarrasser de plus de cérémonie. Mais il n’y en avait aucune, tout était silencieux et noir, à part le clown dansant. Et alors qu’il approchait de la seule créature se mouvant dans la salle, un long bruit de raclement métallique perça le silence mortuaire des lieux, comme un hurlement synthétique et déchirant. La tête du brun bascula de côté, interloqué et il contempla le dossier de la chaise qu’il traînait derrière lui, qu’il ne s’était pas vu attraper et encore moins emmener à sa suite. Mais sa main était si cramponnée qu’elle se nervait. Son bras était gaîné, prêt à rompre sous la pression de son alerte. Son pied d’appel était bien ancré au sol et l’autre légèrement replié. Son corps était prêt. Plus que son esprit. Ne pense pas à ton prochain mouvement. Ses yeux se fermèrent. Exécute le. Il tournoya, sa jambe quittant le sol pour guider le mouvement alors que l’autre restait camper sur ses positions, faisant une rotation. La chaise fut projetée avec inertie, mais pas lâchée, vers le grotesque pantin. Si le coup était non maîtrisé et que sa coordination était défaillante, son corps était au moins sûr de toucher quelque chose avec une attaque si large. Son esprit… son esprit était sûrement un peu dans ses muscles, un peu dans son impulsion, un peu dans sa rage.

Son corps était toujours accroché à la chaise alors que ses jambes partaient de côtés, le forçant à faire des petits pas de stabilisation manchots pour garder l’équilibre. Comme un homme ivre, le garçon se redressa sur son corps gélifié et son cœur envoyait quand à lui la prochaine salve de force liquide dans ses veines pour préméditer l’offensive suivante. Il n’avait qu’à tenir un peu, Batman ne serait pas long. De quoi tu parles ? De quoi ? Qui a parlé ? Qui va venir ? Oh. Personne.

Il serra les dents et se jeta dans un élan désespéré sur le Joker pour tenter, à terme, de le faire tomber et de le bloquer avec les quatre pieds de la chaise. Ses mains faisait tournoyer l’objet de fer, tentant de l’utiliser comme une arme décente, de jouer sur ses fentes pour emprisonner le bras du clown entre deux barreaux et de la retourner brusquement pour le briser. Plus son corps s’activait, plus ses pensées recommençaient à découler un flux de penser moins éparse.

Qui est-il ? Un soldat. Oh, quel genre ? Du genre guerrier. Et lequel ? Jason Todd. Tu es ? Mon propre chef. Pas l’animal de compagnie d’un quelconque riche qui cherche sa caution charité. Pas la petite chienne d’un Bozo raté qui rêve des planches et de la tête d’affiche du cirque Barnum mais qui a terminé dans le Freak Show.

« Tu entend ça, Joker ? » Briser le silence, c’est ce qu’il faisait le mieux, à défaut de lui briser tous les os. Il le faisait encore mieux quand sa bouche n’avalait pas la moitié des consonnes et ne traînait pas sur les longueurs de certaines syllabes. Mais ce soir... ce jour ? Il n'était pas dans l'auto-flagellation. Il fallait bien en laisser un peu aux autres. « C’est le son de ma pu-tain de reconnaissance ! »  
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Jeu 2 Avr - 6:53



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Outch mais c'est que ça picote ! Votre serviteur reçoit la chaise en pleine poire ce qui décoche l'un de ses rires les plus extatiques ô douce barbarie ; voilà bien le mode d'expression le plus prisé dans la famille, le Joker reconnaît le lexique du Batman. Alors qu'il est solidement coincé, émerveillé par la prouesse du garçonnet, il décide d'enjoliver et d'encourager ce déferlement de rage. Le clown émet un sifflement gracile et aussitôt une vie nouvelle étreint les lieux en se coordonnant, en donnant du coffre, aux brusqueries fébriles de l'oisillon ; au-dessus d'eux la lumière crue pétarade et retourne l'architecture de la pièce en la dénudant sous un jour nouveau. Plus loin une porte salutaire s'ouvre sur ses gongs. Toutes les techniques de fascination foraine sont catapultées à la vue, à l’ouïe et à l’odorat du garçonnet comme un moyen d’attraction morbide. Le Joker se fait bateleur attirant le chaland ; fait retentir dans le toujours abstrait arrière-fond la musique des orgues mécaniques et le tonnerre du feu sorti des stands de tir, le martèlement des jeux de force, le cliquetis tournoyant des roues de loterie, au lointain se font également entendre cloches et sonneries des manèges. La pièce de détention s'est muée en antichambre du fun en moins d'une seconde. Le fumet tentateur des marrons chauds se répandrait presque dans la pièce tâchée sur ses quatre murs de dessins gribouillés, colorés et souriants. Peut-être font-il réellement griller des victuailles à côté. En auriez-vous la bave aux lèvres ? C'est bien à se demander où ils sont, n'est-ce pas Robin ?
Profitant de ce guilleret tintamarre le Joker serre dans sa paume le pied-de-biche qu'il n'avait jamais vraiment lâché et au prix d'une désagréable torsion il parvient à passer son bras armé - le seul encore valide, l'oisillon a bien œuvré ! - entre les barreaux de la chaise pour matraquer sauvagement le flanc exposé du rouge gorge. Chaque coup porté imprime davantage l'armature de la chaise dans sa chair mais l'amuseur n'en a cure ; chaque picot d'adrénaline amplifie son hilarité et agrandit son sourire denté. Le sang gicle à l'extérieur de la peau juvénile et maquille plus encore le visage du Joker.
Le clown s'élève brusquement en l'air par une impulsion donnée sur ses pieds et profite de la faille pour renverser de côté la chaise mais également l'adversaire dans son sillage. Se redressant avec une majesté balourde le prince du crime fait craquer sa nuque, tournoie du visage et abaisse son torse pour saluer, fier de son petit numéro d'escamotage et de sa jonglerie sanglante. Bravissimo ! Tu as touché le lot de participation ; ne sois pas trop dur avec toi-même ! Déclare t-il en faisant tomber artificiellement son sourire et en se courbant pour agiter langoureusement son bras fracassé devant l’œil de l'adolescent, sa voix est ambiguë dans ses accents lascifs picotés de trémolos expressifs, pourrait être employée pour réprimander ou pour féliciter. Mais encore faut-il venir le chercher ! Comme diraient nos plus enfantins contemporains ; c'est toi le chat ! Il appuie lourdement sur le crâne du poussin, pouffe un rire espiègle, doigts maniérés devant les lèvres, virevolte sur ses talons et détale en hurlant de rire. Le clown disparaît dans l’entrebâillement de la porte nouvellement ouverte après avoir salué de la main son bon comparse.
Oh il attend que l'oisillon le suive ; tout est prêt pour lui. Son rire se répercute le long du corridor ; ici les orgues siphonnent l'espace sonore, les décors sont conçus de manière à créer l’étourdissement : saynètes d'automates, torsades et volutes tournent et s’enroulent indéfiniment dans les incrustations de miroirs. Les effets de lumières qui découpent la salle longiligne du sud au nord séparent l'est de l'ouest en inondant l'un de lumière tandis que l'autre côté se lamente dans le crépuscule. C'est un hall du jugement ou un début de quête initiatique improvisés, rafistolés, tenant à trois ficelles près. L'endroit a des allures de forêt enchantée grâce aux arbres en carton, maquillés d'yeux perçants dessinés à la craie, balisant le chemin. A l'horizon restreint par le noir se distingue une maison de sucreries en papier mâché conviant le conte d'Hansel et Gretel. Les scènes jouées par les automates s'égrainent le long de la cavalcade du clown ; aucune ne peut être omise car l'ensemble raconte une histoire. La premier tableau du côté sombre narre la vie d'une madame-marionnette ivrogne de sa condition abandonnant un poupon portant un loup noir aux affres de la solitude. Le premier tableau du côté lumineux montre une chauve-souris dantesque couver de son aile le même poupon ; par paire les saynètes se répondent et fournissent une histoire désuète, une histoire crédible à Gotham et sortie du chapeau. Au milieu de la visite le poupon s'est lui-même mué en automate plus grand et ne quitte plus les côtés de la bête ailée ; à deux ils occupent tout l'espace illuminé et les tableaux décrivent fidèlement, grotesquement, quelques unes des plus belles réussites du dynamic duo. Mais vers la fin tout dégénère ; cela commence progressivement ; la lumière se dissout, les reliefs sculptés dans le carton s'évanouissent dans le sombre et la chauve-souris titanesque gagne un air inquiétant. Rapidement le seul éclat qui persiste dans les saynète est celui animant le regard courroucé de l'automate ailé sur son prodige abandonné ! Oh le Joker sait tout et s'il ignore alors il prétend - voilà sûrement bien assez pour faire valser les certitudes du poussin.




Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Jeu 2 Avr - 23:55





Cold-faded photos, they lay by your side...







Il l’avait, il l’avait ! Ses coups avaient portés et maintenant son corps pesait sur la chaise en dessous de laquelle le clown était retenu. Jason sentait au creux de son torse un souffle erratique, euphorique, hystérique se libérer alors que ses muscles s’engourdissaient tous d’un seul. Tout son corps était en suspension, ses orbites, son cœur, sa peau, tous suintait de l’irréelle possibilité qui se dessinait devant lui ; gagner.  « Ne fais pas tout foirer, sale pute ! » Murmura une voix menaçante, basse et grondante, sur un timbre de voix décalée. C’était la sienne, quoique plus grave, qui agitait ses lèvres. Elle s’adressait à lui mais il ne recevait pas ses paroles, ne les entendait pas, ses pupilles dansaient sur le visage blanc de son captif. Ses paumes tremblaient et ses doigts se frottaient les uns contre les autres avec une nervosité excité au dessus du métal froid du meuble.  

Alors qu’il pensait extatiquement à la façon d’en finir, son attention fut détournée. Juste une seconde, juste une seconde, il le jurait. Il n’avait pas pu laisser faire ça… N’est-ce pas ?
Même sans ses laquais, le Joker avait su faire ployer son monde pour le rendre complice de ces crimes. Les lumières foudroyant leur scène intimiste firent diversion, juste une seconde, rien qu’une seconde, et l’adolescent leva la tête, alerte, prêt à voir le putain de ciel lui tomber sur la tête alors que tous ces sens étaient saccagés. Mais malgré ce sabotage sensoriel, il put discerner le son grouillant sous lui et son regard planté vers les étoiles imprima dans sa vision périphérique un mouvement anormal. Le bras flou qu’il vu fugacement passé faisait un tour à la torsion impossible dans un bruit écœurant. Car sous Jason, il y avait un monstre, pas un être mortel, comment avait-il pu l’oublier ? Presque aussi vite attiré vers les hauteurs, son visage retomba avec un air alarmé vers son captif, mais le fer percuta son flan une première fois.

Les doigts violacés du soldat se resserrèrent sur sa prise, face à l’impossible choix de se protéger ou de retenir le Joker ; le choix était juste une question de principe désespéré. Il laissait ainsi son corps exposé, tentant avec une volonté acharnée et irréelle d’écraser définitivement le dégénéré sous l’objet de métal.  L’adolescent tirait la chaise froide à lui avant de se jeter dessus de tout son poids pour fracturer, éclater, réduire à néant, faire disparaître, juste arrêter ce qui se passait. Le deuxième coup le fit chanceler, le troisième le mit presque à terre et son corps fut projeté de côté par la renaissance luciférienne du Clown de Gotham.

Quand le Joker se pencha vers lui, le Robin n’était qu’une masse à moitié allongé sur le sol, tremblante et griffant le sol avec frénésie. Mais son regard était perçant, il analysait le maquillage blanc, semblant voir au travers et sa mâchoire était si serré, son souffle si puissant qu’on pouvait voir ses narines se dilater et se contracter. Il n’y avait rien de réconfortant dans la contemplation du bras brisé en une dizaine de morceau. Car ce n’était que la preuve que même ruiné le mal trouverait le moyen de faire avancer le Joker sur ses os à nu pour rependre sa gangrène par son agent.

Eeeeeet rideau. Le clown quitta la scène, sans un mot de plus que son invitation enfantine. Le son de la fête foraine était assourdissant, mais il le savait. Il n’y avait aucune fête foraine autour de lui. Pas de jeux dépourvu coût, pas de nourritures dénués de poison, pas de lumière sans tunnel. Le cri qu’il poussa alors que les couleurs chatoyantes du sombre pantin s’éclipsèrent ne fut rien de plus qu’une déflagration d’amas de fureur bestiale et de frustration dénuée de mots. Ses doigts venaient agripper les côtés de son crâne, tremblant sous la pression qu’il exerçait dessus. Sa salive coulait en paquets gluants et mousseux expulsés par terre et glissait sur son menton alors qu’il tapait ses coudes contre la surface froide du sol. « Tu l’as laissé, tu l’as laissé !! » Se fustigeait-il alors que ses os faisait un bruit percutant, clack, clack, clack. Ce qui agitait son torse n’avait rien à voir avec des sanglots, c’était les cris d’une goule, d’une créature qui disait adieu, qui faisait son deuil à une idée, à un petit bout de ses certitudes qui resterait derrière elle : ceux qui formaient la clé de voûte de sa sanité. Il avait cru pouvoir rivaliser avec le Joker, avoir un combat Fair Play entre lui, le rejeton galeux des artères de Gotham, et la tumeur maline de son coeur. Il s’était trompé, il avait eu le temps de ruminer son échec. Mais il n’avait jamais eu le temps de comprendre, jusqu’à maintenant, à quel point c’était bien plus grand que lui. A quel point, le Joker était l’immortel affliction de la ville et le Batman son éternel barrage. A quel point, Robin n’était… pas là pour rivaliser. A quel point, il n’était rien.

Sa voix s’était tarit, remplacée par quelques derniers soubresauts toussotant. Son corps nu se redressa, rompant le filet de liquide qui retenait son museau massacré au sol nauséabond. Ses pieds s’actionnait et d’une démarche gondolante il se glissa dans l’ouverture, dévoilant le navrant spectacle. Que faisait-il alors même qu’il savait ne rien trouver tout au bout du chemin, à part plus de souffrance ? Une partie de lui était empoisonnée d’une curiosité qu’il voulait douloureuse, car l’illusion d’avancer restait un appât qu’il voulait toujours du bout des doigts. Une autre souhaitait contenter pour désespérément retarder l’heure d’une mort qu’il ne savait pourquoi retarder. Si. Il savait. Bien sûr qu’il savait. Et il l’aurait retarder pour l’éternité rien que pour cette raison qui lui offrait un sordide point commun avec son geôlier.  Il passa deux doigts sur la surface plastique de la marionnette mécanique aux ailes d’ombres.

Robin sautillait vers la zone ombragé et contemplait la première scène qui lui était destiné. Cela n’aurait dû rien lui évoquer, car, il pensait avoir laissé quelque chose de faible derrière lui. Mais à son grand damn, peut-être s’était il fourvoyé sur ce qu’il avait abandonné. Car en la voyant, aussi imparfaite qu’elle était, il sentit son épiderme se dresser. Il aurait voulu que ce spectacle lui évoque des souvenirs en demi-teintes à défaut d’être heureux, mais la colorimétrie et le sens du détail du clown savait faire son office. Il entendait dans son crâne fracturé sa mère hurler en retournant la maison « Pourquoi tu me fais ça Jason, pourquoi tu me fais ça ?! », « Quoi, putain, je te fais quoi ?! » Parfois, ils avaient tous deux besoin d’espace, alors le garçon leur en donnait en allant découcher. Est-ce que le Joker avait mit cette bouteille par hasard ? Ou car il n’y avait pas de seringue dans les vieux coffres du carnaval ? … Son souffle reprit difficilement alors qu’il se retournait.

Piou, piou, piou, le Robin sautilla vers la nouvelle zone, celle qu’il avait vu en entrant. Batman. Il expira plus simplement. Pas de voiture sur celle-ci, un poids quitta son cœur alors que ses doutes se taisaient.

Piou, piou, piou, et voilà Robin devant la suite. Il n’aimait pas les zones sombres, mais les regardaient quand même. Avec un poupon et une stupide marionnette le Joker savait parfaitement représenter le poids de la déception que le Justicier faisait peser sur ses épaules. Comme si il avait été un spectateur, ou comme si il connaissait si bien Batman qu’il était capable d’anticiper toute ses difficultés à travailler en équipe. A sa décharge, Bruce n’avait pas eu le plus facile des compagnons.  Robin ne brisait pas le silence alors qu’il marchait vers la suite, se perdant dans l’espace infini reflétait dans les centaines de miroirs que formaient les lieux. A chaque pas qu’il faisait, un autre écho de lui le faisait dans l’autre sens, se scindant pour que chacun prenne un chemin différent qui menait inéluctablement à la même histoire. La lumière lui offrait une vision presque… familiale. C’était terrifiant. Terrifiant d’imaginer le Joker voir à travers eux et y découvrir cette métaphore. Car, si il n’y avait rien d’étonnant à imaginer un adulte et un enfant partageant un repas ensemble, le jeune justicier s’était toujours senti si insoucieusement protégé par le masque. Voir l’évidence était glaçant.  

Piou, piou, piou, il faisait son chemin, entre ténèbre asphyxiant et ombre réconfortante, entre lumière brûlante ou curative. Quand il tomba devant l’image lumineuse centrale, c’était comme si tout l’univers autour de lui s’écroulait. C’était le plus pur bonheur qui l’enveloppait en trois mois. Jason s’assit entre les deux mannequins et regarda les affiches derrières lui. Il posa son menton contre son genoux et respira doucement, profitant de l’instant, de l’illusion, de ce que parfois il pensait être sa vie. Et de ce qu’il se rendait compte être un rêve à chaque retour de lucidité. Son coeur accueillit la démonstration comme un cadeau, crépitant d’un feu trop honoré. Les marionnettes étaient belles, autant l’une que l’autre, ne laissant rien voir des pourritures qui pouvait se cacher dans les rouages de la plus malingre.

En face de lui, un garçon des rues était assis, en sous vêtement à côté de Batman et Robin, sûrement une victime ou un criminel. Il avait la tronche fracassé de quelqu’un qui vivait une vie de rien, la bave au lèvre d’un Junky et les muscles d’une petite frappe. Et plus loin on pouvait voir les yeux rouges d’une autre chauve-souris les observer avec colère. Sûrement mettait-elle en garde son protéger de ne jamais finir avec le même destin, de ne pas suivre celui qui le guettait auparavant. Alors Jason se releva et s’avança pour lui expliquer que, Batman, ce n’est pas ma faute, je n’ai pas voulu tout cela. La lumière se tapit, comme elle même effrayé par ce qu’il allait se passer. Je ne pouvais pas le prévoir. Mais c’est bien le problème Robin, tu ne penses pas ! Comment te faire confiance et croire que tu peux assurer mes arrières si tu ne peux pas suivre un simple ordre ? Mais Bruce… Non, la bête n’a pas l’air d’accord pour des excuses. Elle est sombre, ténébreuses, et elle le remettra là où elle l’a trouvé si jamais il venait à tirer sa carcasse de vaurien de ce triste cirque. Oui, c’était sûr. Comme c’était sûr depuis le premier jour. Rien n’avait jamais été plus sûr dans sa vie.

Jason resta debout, devant le carton noir, et finalement il ouvrit les yeux vers le ciel avant de s’exprimer. « Joker… » Il tourna la tête de côté pour scrutait un point d’obscurité. « C’est bon… Je sais. » Il attrapa la marionnette abandonné le représentant et la jeta au loin, vers là où il soupçonnait le clown d’être. Il savait que c’était cela que souhaitait le prince du Rire, l’homme au sourire lunaire lui avait déjà assez répété. Mais il avait déjà gagné depuis le début.  « Je jarte, tu reste.»Cette journée sans lever de soleil était tellement longue, il n’avait qu’un espoir, que le Joker se lasse pour aujourd’hui et le laisse ici, liens défaits, peut-être pourrait-il s’allonger et s’endormir dans ce décor de carton pâte. Son corps recommençait doucement à signifier son inconfort, plus que les nouvelles blessures, c’était son estomac qui le brûlait et le cisaillait de l’intérieur. « Donne ta sentence, je suis tout ouïe. »
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Sam 4 Avr - 4:48



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Le clown entend les hurlements de l'oisillon en contrebas de sa propre farandole de rires qui bondit avec légèreté et se répand avidement dans l'air restreint et vicié ; il se délecte des gueulements de la bête aux aboies, acculée dans les reliefs les plus accidentés de son psychisme démantibulé. Lui, l'automate désaxé qui s'amuse avec les autres, amble de tableau en tableau pour tous les marquer de son poison. En bénéficiant de son avance dans le corridor il peaufine les derniers détails en maquillant par ci par là quelques poupons d'un sourire au carmin dévastateur à l'aide d'un rouge à lèvres. La crise psychotique du moineau s'était faite attendre pourtant le Joker avait proposé tous les déclencheurs ; privation sensorielle dans le noir complet de la geôle et à intervalle irrégulier administration de psychotropes mélangés aux pitances. Jamais trop de cachetons parce qu'il ne faudrait pas trop oublier l'importance de la psychothérapie dans la cure ! Mais ne soyons pas hâtifs, énumérons avec l'Oncle J la liste des symptômes de la psychose pour s'assurer que le Robin tourne vraiment maboule.
Pensées confuses et difficultés à se concentrer, comme nous l'avons vu lorsque l'attention du moineau a été saisie inopinément par quelques tintamarres ; il a du mal à joindre les deux bouts le petit, il donne l'impression d'être sur la brèche, en alerte comme si le ciel aller s'effondrer sur sa caboche. Et c'est qu'il peine à maintenir une conversation intelligible ou à se souvenir d'un continuum d’événements bien sédimenté ! On pourra dire que c'est la faute de sa détention en marge des lumières du soleil et de la lune, que ça l'aura déboussolé - on pourra le dire que ça ne changera rien au résultat !
Fausses croyances et hallucinations visuelles, auditives, kinesthésiques ou de manière moins jargonneuse : délires. Voici bien l'étape préférée de notre amuseur. Oh le moineau après ingestion de toxines se pensait régulièrement couvé par l’œil de la chauve-souris et il était si convaincu de la fiabilité de sa divagation que même les arguments les plus logiques ne lui permettaient pas de changer d’opinion. Pourquoi serait-il encore captif si Batman était bien là ? Mais parce que le justicier voudrait le punir de son insubordination bien sûr ! Allons bon. Instructif. Mais ce qui est le plus intéressant c'est ce qui se déplace actuellement jusqu'à nos oreilles mesmérisées ; le rouge-gorge s'exclame à gorge déployée, se chiffonne contre lui-même en réclamant à un interlocuteur fabulé de lui dire ce qu'il a pu lui faire. Là, le Joker s'arrête net. Pas la peine d'écumer le sujet des Modifications des émotions, nous avons tous vu le petit sourire trémoussant se perdre au profit d'une rage si profonde qu'elle en a fait sortir les pensées de son crâne de moineau. Verdict ? Le Robin est en bonne voie de devenir gaga ! Le garçonnet après s'être débattu comme un beau diable a abdiqué d'un bout de sanité. L'abandon se confirme lorsque le gamin se balance lui-même, envoie paître le pantin métaphorique. Alors le clown pivote vers de bonnes dispositions. Le moineau semble avoir entendu un bout de la première leçon. Quel fin pédagogue est votre clown préféré !
Un jingle de victoire retentit hors des nombreux microphones dissimulés dans les poupées et mannequins décharnés ; quelques secondes de cacophonie acclamante puis toutes les lumières s'abaissent dans le silence sur volonté du metteur en scène. Le faciès crayeux et aquilin du Joker paraît dans un grésillement ; devant le Robin un écran s'allume et diffuse en gros plan les lèvres du clown se mouvant sans grâce, laconiquement.
Tu pensais peut-être t'y abriter mais... La mémoire est si perfide, petit moineau. Un instant, tu erres la bouche en cœur et les paillettes aux yeux dans un carnaval de délices, des arômes d'enfance poignants te parviennent, les néons de la puberté étincellent, mâte un peu toute cette barbe à papa sentimentale…  L’instant d’après cette dynamique de duo bien rodée te ravit et fait glisser vers ton cœur des impressions familiales, galvanise ton obéissance car tes efforts sont acquiescés... Tu voudrais deviner de la fierté dans ses regards pour mériter sa compagnie,  mériter ces journées duveteuses où tu es presque un piaf de ton âge dans les édredons du nid. Tu te rappelles de toutes ces fois, hein… Recul de l'objectif, plan rapproché taille, le clown minaude en joignant les mains et en papillonne des cils vers le plafond. Sans transition un nouveau gros plan surgit et fuse sur ses dents jaunies qui mordent dans le vide, d'indignation.
L’instant suivant, cette même traîtresse de mémoire te mène quelque part où tu n’aurais jamais voulu remettre le pied. Quelque part où tout est sombre et froid, rempli de formes humides et ambiguës, de choses que tu aurais voulu oublier. Tout dégouline de tessons et de seringues usagés, tout reflue hors des caniveaux embourbés et la lune, même elle, te fixe pour te juger. Encore après tu te souviens de toutes les déceptions causées par tes soins, de toutes tes dernières chances et tu voudrais hurler à gorge déployée un bouquet de « j’en ai trop fait pour te mériter ! » Son ton est caverneux, semble remonter des entrailles de la terre tant il est grave et pesant. La dernière phrase il la vocifère d'une voix secouée en secouant d'ailleurs spasmodiquement la caméra qui le filme - l'image se brouille, toussote, se re-scinde à ses traits faussement appitoyés.
Les souvenirs peuvent être de petites brutes répugnantes et nocives. Comme des enfants, je suppose. HAHA. Qui a instauré le mythe de l’enfant innocent déjà ?
Que disions-nous ? Ah oui. La mémoire est pernicieuse et nous emberlificote dans des ruminations désagréables. Alors peut-on s’abstenir de sa présence envahissante ? Grand Dieu non dois-tu encore te dire ! Elle est le fondement de la raison, elle annote de petites balises et gribouilles ses directives. Le code que tu veux tellement respecter, pour lui plaire, dépend d’elle et est solidifié par tous les bons souvenirs. Mais chaque moment de miel a son pendant acide, oisillon. Et si l’ensemble était en définitif asphyxiant et décevant ? S’il était déjà trop déçu ? Toi et moi savons que tout ça ce n'est pas pour toi, que tu es déjà allé trop loin une fois avec cet homme et ce balcon.
Alors pourquoi ne pas se défausser de nos souvenirs ? Nous ne sommes pas contractuellement liés à eux. Il n'y a pas de clause de raison gardée !
Alors quand on se trouve enlisés dans un capharnaüm de traumatismes il reste une lueur clignotante qui nous indique la sortie ; la folie est l’issue de secours !
Le clown exhale un rire de connivence détraquée, peut-être le moineau pourra t-il en définitive lui plaire encore un peu ; tout dépend de ses réactions désormais. Une petite aide, peut-être ? D'accooord. Oh il est vraiment trop clément !
Un panneau flanqué du mot "exit" apparaît dans une nuée de lettres multicolore à l'autre bout de la pièce efflanquée ; la sortie peut-être bien dans cette direction, peut-être que tout ce qu'il demande à l'oisillon est d'être coopérant pour une seconde de plus.
La sortie est au bout du tunnel mon grand ; fonce donc et oublie tous tes vilains problèmes ! Ce qu'il ne précise pas c'est que des compartiments se sont ouverts en coulisses, aux abords de cette porte dérobée salvatrice. Dans l'obscurité de la pièce les arabesques toxiques et hilarantes crachées par les yeux ornant les murs, qui torsadent gaiement, sont presque indiscernables. Oh le gaz n'est pas rudement dosé et se localise uniquement vers la sortie pointée du doigt ; nous parlions d'une aide et non pas d'une libération anticipée.




Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Dim 5 Avr - 17:14





Cold-faded photos, they lay by your side...







Son corps tanguant se mit en mouvement, un pied faisant une avancée ployante, l’autre se précipitant au secours de sa comparse plus faible. Sa tête se ballottait d’avant en arrière en suivant le rythme clopinant de sa démarche. Ses yeux se fermaient et se rouvrait vers les lumières tournoyantes et resplendissantes de la fausse promesse qu’on lui balançait au visage depuis son plus jeune âge. Elle dansait dans ses parures arc-en-ciel et il acceptait de suivre sa piste au trésor seulement car, comme chaque soir où il se traînait vers son matelas, il rêvait d’une coupure de scène, d’une fin de tournage, d’une pause dans le montage. Les mots du clown tournaient dans sa tête de piètre acteur, indication du metteur en scène qui pointait les failles de son jeu, qui le suppliait d’être plus sincère dans sa performance.    

Avancer, c’était perdre du temps, le jeter derrière lui, désespéré de ne jamais le voir passer. Certains tenteraient de le sauver, mais il n’était pas un sauveur, il voulait voir ces secondes s’évaporer dans le néant. Il repensait à cette chute si euphorique, cette fois où il avait ressentit l’excitation du grand saut sans lui même l’initier. Son plus beau plongeon il l’avait goûté quand sa semelle épaisse avait tapé la petite cage sans cœur de Garzonas, la faisant voler en éclat. La justice n’avait jamais été plus belle que dans sa petite silhouette presque indiscernable 30 mètre plus bas. C’était cela, la folie ? Admettre qu’il n’avait jamais rien trouvé de plus rassurant que de voir que les sources du mal étaient si facilement stoppables. Que le terme d’intouchable n’avait pas sa place dans un monde où chaque Homme se croyait grand du haut de son building, mais marchait sur un fil tendu si facilement sectionné. Ils pouvaient gratter le ciel, mais sous son action, ils se retrouvaient à mordre les pavés. C’était ça la folie Joker ? Ses commissures des lèvres s’ourlèrent vers le haut,  piqué par les volutes de l’air. Non. Ça c’était du bon sens.

Jason connaissait cette sensation que celle d’un sourire qui n’était pas le sien étirant ses traits, comme si il devenait la marionnette d’un autre. Ses muscles tiraient et s’étiraient vers le sol pour rompre cette emprise qui s’amplifiait à chaque petit pas cloché vers là où on le pousser. Il était un mouton qui ne finirait jamais de faire la gueule. Son esprit s’interrogeait sur ce que c’était d’être fou, recyclant les paroles du Joker, les autopsiant pour chercher la petite aiguille qui avait un jour fait déraillé le système. Le Robin n’avait jamais été capable de libérer le personnage qui dormait en lui, il n’avait jamais été capable de s’incarner réellement. Il n’était pas faux de dire qu’il n’avait jamais suivit le chemin de la vérité, qu’il s’était toujours vanté de valoir mieux que le rat des vieilles rues Gothique qu’il était. Qu’il ne s’était jamais senti plus vrai que quand il avait prit Felipe par surprise sur son balcon et qu’il ne lui avait laissé aucune possibilité de se défendre. Mais les paroles du clown le laissait songeur, interloqué, dérangé, les silences entre les mots de son monologue avait l’air... faux. Son esprit était sûrement en train de se liquéfié, trop tuméfié, il se noyait dans le sang qui masquait son champ de vision d’un rouge carmin. Il pouffa et sa main vint tirer la peau de son visage pour s’infliger une douleur distrayante alors qu’il tentait de retenir le rire du clown de prendre possession de sa gorge pour pondre ses esclaffements parasites.  Ce son aigu et sorti des entrailles d’un esprit tourmenté. D’un esprit… fou ?

Le petit panneau lumineux s’affichait devant lui, heureux, guilleret, mignon. Batman était-il toujours derrière lui ? Il étouffa un ricanement dans un bruit pffftant et ouvrit les bras vers les alentours pour que les caméras impriment dans leurs optiques sont corps sale, nu et qui n’en avait putain de rien à foutre. Il voyait rouge. Ce serait dingue d’encore subir son jugement implacable, ce serait son corps défoncé et puant qui serait la cible de ses colères silencieuses, pas lui. « Eheh... » Ses paupières s’écarquillèrent alors qu’il arrêtait ses pas à deux centimètres de sa possible pause réclame. « Ahahahah ! » Ses côtés lui faisaient mal, ses poumons expulsaient tout l’air qu’il pouvait sortir, le laissant à peine reprendre de quoi continuer à lui donner de quoi s’esclaffer. Mais le garçon saurait transformer cette torture en quelque chose de beau, pour la première fois. Les hoquets glapissant se transformèrent en son plus rauque, les dérapages grinçant en aboiement enragé. Il ne donnerait pas son rire au Joker, il ne lui donnerait pas ses propres lèvres pour permettre au clown de se moquer de lui. Regarde moi Joker, je vais rire de toi…
« La foliiiie, ahahaha ! » Sa main passa dans ses cheveux secs et durcis alors qu’il se pliait en deux pour supporter le poids de son hilarité. « La porte – La porte qui clignote, ahahah, «L’ISSUS DE SECOUR » ahahah ! LA PUTAIN DE DIVIIHIHINE... MERDE ! DE DIVIIIINE ISSUHUHAHA DE SECOUR ! » Halleluiaaaha ! » Ses doigts vinrent se poser sur les LEDs qui éclairaient son visage de rose, de violet, de vert et de rouge alors que son autre main appuyait sur son flan pour stabiliser sa position. De vers et de rouge, comme lui, à la fin. « OULALALA, l’issus de hahaha, tes traumatismes, c’est-c’est-c’est la démence petit Mooihahaneau ! » Il rejeta la tête en arrière, le regard nervé et la gorge se dessinant musculeuse sous la pression qu’il lui mettait à vouloir la faire basculer toujours plus loin. Il voulait qu’il l’entende, où qu’il fusse. Les toxines étaient si puissantes à cette endroit, mais avait de briser l’euphorie douloureuse et malheureuse, il voulait lui parler de coeur à clown. « Mais, Mais hehehe, tu n’es pas fou espèce d’enculé ! » Il leva le doigt vers un endroit quelconque. Peu importait. Vraiment. « Tu n’es-héhé, tu es le moins fou que j’ai-hé jamais rencontréééhéhéhé ! Putain c’est ça la folie pour toi ?! Un, un, un... » Il reprit un souffle si profond qu’il  sembla durer une éternité  « petit lâché prise ? Ohoh, monsieur-ahahah, vous êtes le plus dingue, ahah, le plus dingue de nous TOUS-AHAHAHA ! » Robin finit par laisser ses ailes tomber au sol alors que son genoux touchait terre, trop asphyxié pour rester en l’air. Il planait déjà plutôt haut, à sa décharge. « TU PREND CE QUE TU VEUX ! TU SAIS L’OBTENIR ! AHAHAH, PUTAIN TU SAIS MEME PAS CE QUE C’EST, LA PUTAIN DE FOLIE ! ALLEZ VIENS ME LA MONTRER EN FA-AHAHAH-ACE ! VAS-Y ! » Ses cris devenaient hystériques. Anarchique. « VAS-Y ! TU VEUX QUE JE RENTRE DANS TON TRUC ?! » Ses doigts rougies attrapèrent les lettres et les arrachèrent de leur panneau avec toute la force qu’il pouvait encore déployé. « VAS-Y, hahah… Attend moi derrière. » C’est à quatre patte qu’il passa le voile qui le séparait de la suite. Il voulait voir cette folie, il voulait voir ce Joker faire ce qu’il ne pourrait pas comprendre.  
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Dim 5 Avr - 19:08



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Les membres du poussin sont distordus dans des courbures affolantes et ses yeux sont contorsionnés par le rire gazeux qui les embue ; votre amuseur voudrait que le Batman puisse observer les reliefs esclaffés du corps de son petit prodige ! A n’en pas douter il serait vert et virerait au rouge ; peut-être comprendrait-il enfin que tout peut se tordre, que si rien ne se perd – si ce n’est la vie – tout est transformable ! Peut-être le justicier comprendrait-il avec cet exemple-ci qu’une seule mauvaise journée sépare la folie furieuse de son monde bien ordonné ? Le clown le souhaiterait. Avant de connaître le Batman, même dans une foule d’autre cinglés, ses états d’âme ricochaient sans trouver la moindre réponse. Avant cette rencontre il pouvait hurler et frapper à s’en décocher les poumons, arracher une tête ou deux dans son sillage, personne ne remplissait l’espace d’une présence à ses côtés. Aujourd’hui le clown réclame cette présence et toute son exclusivité ; il veut que le Batman franchisse la ligne fortifiée qui le retient de l’autre côté, il veut déconstruire tous ses édifices inutiles. Le poussin en est un, bien contrariant, parmi d’autres.
Le prince du crime est tapi dans l’obscurité, spectral et omniprésent, absent et contagieux. Il attend son heure pour fuser sur sa proie et l’emporter dans une valse déstructurée et déstructurante – il en a le sourire aux babines et ses mains, gantées jusqu’aux paumes, se frottent d’anticipation en remuant dans l’agitation son bras emberlificoté de plaies poisseuses. Boarf qu’importe, les chairs se re-souderont à un moment ou à un autre. Les petits plats sont dans les grands, tout roule.
Mais l’instant de rupture ne vient pas chez l’oisillon. Pas comme désiré. Oh ce Robin est définitivement contrariant.
Pas fou ?! La proposition a des allures de moquerie et tonitrue sous le crâne de votre clown préféré, sa vue se constelle de hargne et ses dents se crispent à vive allure. Il en a la bile aux lèvres tant il est indigné- attendez voir ? Mais en fait pas du tout ! Le Robin est contrariant ; alors tout s’éclaire. Sa ténacité repose sur l’antagonisme qu’il récite comme un hymne pour galvaniser son coeur, son effronterie prend racine dans le combat malgré son asymétrie. La petite bête n’est pas inintéressante dans son rôle modeste, il faut bien admettre que le moineau est tombé très loin du nid. Nous avons devant nos yeux intéressés un peu plus que l’archétype du gamin revêche mesdames messieurs. Après des mois de réclusion, après une bouffée d’hilarium, ou une grande goulée, le voici qui défie toujours ! Insoumission, retournement de situation ! Il y a bien mieux à faire que de jeter le moineau aux ornières ; ce qui pourra vraiment le défaire sera de se voir ériger au rang de compagnon de galère ! Si ça c’est pas drôle. L’idée d’en faire son sidekick sous contrainte tripatouille ses pensées car ce serait sûrement la plus pédagogique des punitions, un temps, tant que la lassitude ne sera pas là pour servir de munition.
Haha mais c’est qu’il est retors ! Et qu’il veut s’escrimer à la pointe du mot ! Haha. Le bon docteur Leland m’a souvent affirmé que je n’étais pas malade car je ne souffre de rien ; à tout hasard aurais-tu un diplôme de psychopatologie planqué dans ton slip ? Il chantonne d’une voix guillerette et, dans l’ombre où il se tient, lève un index pédagogue avant de déclamer d’une voix lente.
La folie est une affaire de définition, mon grand. Et une définition ça migre selon les époques et les contextes – ça gigote et ça se contorsionne en passant de caboche en caboche ! Dans cette ville gangrenée on pourrait dire que je suis ce qui se fait de mieux en matière de foldinguerie. Beaucoup le disent d’ailleurs ! Tu sais pourquoi ? Parce que dans leur référentiel mes actions ne peuvent pas être rationnelles. Parce qu’ils n’ont pas compris la plus douce-amère des blagues ; la vie et qu’il s’y attachent et y attachent beaucoup trop d’importance. Eux pleurent quand je ris ! Mais pour toi, oh toi, tu as passé un cap, tu penses que je suis rationnel. Toi, la vie de certains, tu peux l’éradiquer avec sérénité. En définitive toi et moi on peut sûrement se comprendre petit piaf… Parce que ceux qui me trouvent barjot te trouveraient zinzin ! Bats le premier, je connais l’animal.
Confessons un petit truc pour la route ; si je n’étais pas un brin siphonné je ne viendrais pas de changer d’idée concernant ce que je vais faire de toi ! Maintenant qu’on se comprend tu ne vas pouvoir que mieux participer !

Le Joker ne se fait pas prier pour devancer le moineau comme celui-ci l’a gentiment proposé ; ses jambes longilignes se pressent dans un enthousiasme renouvelé et il se carapate dans l’entrebâillement de la nouvelle pièce pour mieux l’y attendre ! Oh, il attend, attend pour marquer le piaf du sceau de la conscription et lorsque le gamin louvoie de manière grand-guignolesque vers lui l’oncle J crochète son pas en envoyant son pied entre les siens. Mais l’oisillon ne tombe pas, oh que non ! Le Joker saisit son visage poupin entre ses doigts gantés et le contemple – un ange passe tandis que le démon sort son glaive ; d’un mouvement leste, à la pointe de la lame il sculpte, perfore, gratte en relief un J sur la joue creuse de son nouvel apprenti.
Ne fais pas attention – j’en profite tant que tu es sous anesthésie délirante, petit poussin ! Entonne t-il le cuir de son gant se tâchant d’un sang giclant. Il faut bien remplacer ton R puisque le Batman ne veut plus de toi !



Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Dim 5 Avr - 22:17




Cold-faded photos, they lay by your side...








La sensation du cuir se fondant sur la peau refroidit de ses joues étaient en complet décalage avec le monde autour de lui. Le sol était si rude, les murs si anguleux, son corps était si mécaniquement brisé, rien n’était aussi organique que les doigts arachnéens qui se jouaient de tirer encore des frissons de sa carcasse secouée de ricanement. Pourtant, sous la peau tannée, Jason devinait une chaire morte depuis longtemps, encore plus froide que ne l’était ses mains transits, à la sécheur humide, dérangeante, morbide. Son souffle était bloqué au fond de sa gorge, il ne ressortait qu’à intervalle erratique pour produire des sons gloussants et pouffants.

Les yeux du Robin se retrouvaient à se battre contre les pupilles tempétueuses et dangereuses du clown, trop près, trop inattendu. Son monde était derrière lui, il était seul face au visage du Joker, face à ses traits longs et si compréhensibles. Si il lui était possible, il aurait refait quelque pas de recule et aurait mit ce masque déformant d’où il entrevoyait le Prince du Rire comme un malade. Mais il en avait trop souvent côtoyé, des gardiens du bien moral, les plus saints des saints qui savaient qui taper quand taper. Loin de la folle méchanceté qui faisait choux gras dans les journaux à chaque attentat au cœur des beaux quartiers, il connaissait l’ignoble rationalité derrière chaque meurtre, chaque viol, chaque vol de dignité dans les rues de Crime Alley. L’œuvre qui n’était pas seulement celle des dégénérés sans-le-sou des documentaires, mais aussi celle des miliciens avides de domination, des citoyens qui faisaient escales pour se libérer d’un peu de monnaie et de pression et des mafieux qui mettaient entre les petits doigts encore inexpérimentés des futurs larbins des calibres 9.

Sa nuque avait déjà souffert de la sensation froide et glaçante du canon de la liberté s’enfonçant dans sa peau fine avant même qu’il n’est commencé à vivre dans la rue. Le corps balancé contre un pare-choc de voiture au couleur de l’ordre et du bien commun. Sa paume avait déjà soupesé le poids de la mort métallique en tenant la crosse d’un semi-automatique quand d’autres révisaient leurs tables de division. Arme qui avait sûrement déjà servie avant qu’on ne la lui confie sans lui demander son avis. La mort n’avait rien de démente, on n’exhalait pas son dernier souffle dans une explosion de lois de la nature déréglée ; quand sa mère s’était écroulée, son corps n’était pas aller se ficher au plafond en dépit de la gravité. Elle n’avait rien de mythologique, d’exceptionnelle, c’était les putains de dents de la mer, un requin affamé prêt à se jeter sur les pieds nus des nageurs.  

Quand la dent aiguisé du couteau vint lécher sa peau, le garçon ne bougea pas. Il ferma les yeux alors qu’il sentait les mouvements perçants dans un écrin de velours, sa joue en coton se badigeonnait de sang tiède. Il passa seulement le dos de sa main sur ses lèvres pour couvrir les petites secousses d’hilarités qui tentaient toujours de venir remplir l’espace silencieux. Le sang glissait vers ses lèvres qui se fendait d’un sourire contraint.

Ses yeux se rouvraient vers le ciel en ignorant l’ouvrage du clown. Son front était si proche qu’il aurait été simple d’entrechoquer leur esprit d’un coup de tête. Attraper le couteau, le planter dans l’orbite la plus accessible. Enfoncer, enfoncer, enfoncer, enfoncer, enfoncer jusqu’à ce qu’il atteigne l’amas poisseux et sanglant de son cerveau, jusque là, jusque là, jusque là ! Oui, oui, oui, il le voulait tellement, son cœur s’en fissurait d’excitation et d’envie. Mais ses muscles refusaient de ne serait-ce que de frémir pour amorcer la moindre tentative.

« D’accord » Répondit-il juste d’une voix éloignée.  Ses deux genoux cognèrent le sol et le bout de ses doigts passèrent sur la fine pellicule plastique de son masque qui devait maintenant être imprimé à jamais en ligne rouge sur son visage. Il aurait pu l’enlever. Mais si il était prêt à accepter la fatale idée que son rôle de héros était mort, qu’il était prêt à donner le Robin au Joker, il n’était pas prêt à lui offrir ce qu’il y avait dessous. Jamais. « Quelle heure est-il, Joker ? Somme nous la nuit ou le jour ? » Ses poumons se remplissait d’un air vicié mais bénie, dénué de rire.  
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Lun 20 Avr - 19:31



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Le petit bonhomme a les pupilles qui frétillent ; sûrement que son esprit élabore une réalité alternative, fichtrement graphique, où son corps se serait rebiffé au lieu de mollement capituler. La frustration se fonde sur le vilain sentiment d’impuissance, lorsque certains désirs pressants et viscéraux ne peuvent s’accomplir. La frustration peut pivoter vers une franche et tenace brutalité. L'oncle J n'est pas naïf ; il sait que les divagations mentales de l'oisillon doivent être trépidantes à son encontre et en réponse à toute cette impuissance, car il a bien frustré son corps et son esprit embués, retournés, capitonnés dans la douleur et la fatigue ! Sous sa caboche indocile ça ne doit pas être bien Jojo et le Joker aimerait bien voir ça de plus près.
La fête débute pour occuper tout l'espace autour du petit piaf, pour assommer toutes ses réserves restantes. Le clown creuse l'écart entre eux et louvoie anarchiquement une fois la lame suffisamment imprégnée de rouge à son goût, en grande délibération fantoche il asticote le vide en faisant papillonner la pointe de l'arme ci et là, exécute un pas de danse en tournoyant autour de sa proie docilement marquée par le sceau de la conscription, se frotte gaiement les paluches en envoyant valser son arme plus loin dans la manœuvre - comme si elle l'enquiquinait subitement. En réalité nul besoin de continuer à être armé sur l'heure. Le Robin vient de s'offrir car ses pupilles le clown ne les voit plus trépigner dans l'anticipation, il les voit en berne et figées dans l'acceptation. Son stade préféré ! Ding-dong, sous le hululement d'un clairon de victoire des confettis tombent en ribambelles au-dessus du gamin fracturé.
Alors le Joker s'approche à nouveau, le pas sinueux et les babines écarlates remontées. Il torsade avec une aisance surnaturelle son bras sanglant et retire sa longue redingote violacée pour l'enfourner avec délicatesse sur les épaules osseuses de l'enfant à genoux. Le Robin amaigri et anguleux semble flotter sous le tissus - le voir blottit dans ses couleurs est un spectacle fort cocasse. Qui éveillerait presque des bons sentiments dans son cœur de dingue ! Le prince du crime s'abaisse à la hauteur de son nouveau protégé, abat les cils et coule ses deux mains contre les bras du piaf. Il lui propose une poigne ferme et guillerette, un regard fixe à sonder l'âme, chaudement fier. Il semblerait presque humain dans son jeu paternel. Il est 23heures 58 minutes et trente deux, trois, quatre, cinq secondes ! A cette heure les petits moineaux peuvent regagner un nid douillet.Le Joker bondit sur ses pieds et tend sa main au garçonnet, un sourire ample dénudant ses dents. Tu vois, ô fidèle sidekick, c'est donnant-donnant. Il farfouille dans la poche de son pantalon brodé et en extirpe une poignée de cachetons - des antalgiques qu'il fait danser entre ses doigts joueurs tout en sifflotant.  



Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Jeu 23 Avr - 6:27




Cold-faded photos, they lay by your side...








Cling ! Le visage rendu de l'adolescent se redressa au son du tintement de la lame sanguine contre le béton irrégulier. Son regard éteint se ralluma et ses pupilles se jetèrent de côté, au coin de ses yeux pour toiser avec envie le point de chute de l'objet tranchant. Son corps en avait assez, assez mais pas son âme, salope insatiable qui rêvait de se planter dans le cœur rabougri du clowns, se mettant à la recherche de chaque objet tranchant sur lequel se jeter avec bestialité. L’allumant toujours d’une même question : Et si cette fois c’était la bonne ?  Garce. Le Robin redresse un regard presque timide vers le bandit flou et fou qu’il discernait à peine et qui semblait tourner dans une gigue infernale. Ses genoux se déployaient avant de fléchirent alors qu’il cherchait la meilleur position pour bondir vers le ridicule canif qu’il imaginait déjà dans son esprit comme l’épée de sa vengeance sans lâcher le démon bondissant du regard. Ses lèvres frémissaient de laisser échapper des insultes ou des recommandations à sa propre encontre, mais il les scellait de ses dents rougis par le sang, le coeur battant à toute allure.

Vas-y jette toi dessus. Pas maintenant, encore un tour. Putain vas-y. Juste encore une seconde. « All- Hng ! » Tout son corps se recroquevilla violemment quand il sentit une masse se jeter sur son dos et il leva le poing pour l’attraper ! Le combattre ! Enfin ...juste se défendre … un peu amortir le choc en priant ?Quand il rouvrit les yeux, il se sentait presque écrasé par le tissus violet et son visage frémit quand les fibres l’effleurèrent. A chaque respiration le corps du garçon semblait prêt à se disloquer, sa cage thoracique épaisse était prête à sortir en écartant la peau qui la retenait encore dans ce corps fragile avant de se réfugier plus près de son cœur à chaque expiration. Son visage avait rarement laissé plus transparaître la peur qu’à ce moment là. Le bouts de ses doigts infectés vint trouver avec méfiance les pans de la veste pour la tester, soupeser sa matière souple et tiède qui était brûlante sur sa peau transit. Jason ne comprenait rien à ce qu'il se passait.

Les deux mains du Joker faisant pression à travers le coton dans une accolade paternaliste le firent tressaillirent et il serra les dents. Ses pupilles bleus perdus dans un océan de blanc glissèrent vers le canif mais – NON ! Hurlait-on dans son esprit. Il s’était cru prêt à renoncer à bien des choses, à ne jamais céder, à ne pas vendre son âme. Mais tout ce qui avait trait à l’âme et au corps se bradait à très bas prix à Gotham, Todd n’avait jamais rechigné à le faire avant, pourquoi penser avoir passer un nouveau cap’ ? Il y avait les choses qu’il faisait, et celles qu’il devait faire. A l’entente d’un lit, d’un réel lit, il se demanda vaguement qui il devait tuer pour y avoir accès. Et à peine moins sérieusement qui il était prêt à tuer pour y avoir accès. Des connards ? Assurément. Des innocents ? Peut-être bien, peut-être pas. Il avait une réticence assez viscéral à imaginer payer un quelconque prix par la vie de femmes et enfants. Mais à bien y réfléchir, si la femme était du genre ordures Gothamites, il pouvait voir avec sa moral. Mouais. Ca le ferait.

Avec un déglutissement rude il s’arracha à ses pensées sarcastiques joyeusement déconnectées, car il avait un contrat à passer. Aussi court et instable soit-il. Quand Robin s’exprima, sa voix était rauque et ses yeux brûlaient. Car même avec un retour arrière à 180 degrés à 30 cm du départ, il avait l’impression de donner une partie de ce qu’il avait cru être. « Et qu’est-ce q‘tu cherche en contrepartie ? » Bozo. Il ne le rajouta pas. Vendu.

Jason avait déjà supplié, pleurniché, marchandé, nombre de fois. Mais à chaque fois, par la force des choses, cela avait toujours été les geignements du gibier face à l’implacable cruauté du chasseur face à sa proie blessée. En acceptant les faveurs, il se sentait comme dressé, comme un chien transformé en limier, comme un futur serviteur. Accepte tant que tu le peux. Survie une seconde de plus. Ferme la. Et plus tard… Il tendit la main vers les cachets, avides avant de resserrer ses doigts contre sa paume, le visage froncé d'un besoin contrarié. Mais pouvait-il risquer d'être l'auteur de sa propre débâcle ?
[/b]
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
Double-comptes : The Riddler, Dollmaker, Mischief, Lupara, Ace.
Messages : 28
Jeu 23 Avr - 8:39



Un deuil dans la famille
Tel le poète qui compose les vers, maintenant ce sont les vers qui le décomposent.



Ta-tata, pas de bonbons quand on est un vilain garçon. Il a vu le regard facétieux du poussin, un rien nervé de rouge et de vaisseaux éclatés, se dévier vers la lame abandonnée au sol et y rester, stationnaire et avide, un bon bout de temps. En réponse aux figurations mentales du Robin un rire se trémousse le long de ses babines carmines, son hilarité n'est pas bien méchante ou plutôt l'est cruellement par ses accents taquins et complices. Comme s'il s'agissait d'un secret partagé le clown cligne de la paupière en direction du garçonnet sanguinolent et joint même l'index à ses lèvres pour mimer le silence, désigne l'arme blanche par à-coups frénétiques de la caboche pour souligner l'évidence avec ampleur. Mais noble combativité mon grand ! Je suis sûr que tes relents de raison te hurlent de ne pas t'y risquer. A moins, bien sûr, que tu sois la plus vigoureuse des petites teignes ! Tu vois, le piaf, ça m'intrigue. Dans ses yeux malades danse un kaléidoscope d'humeurs variées et dévariées et lorsque ses dents se dénudent elles semblent plus aiguisées, élimées, que jamais. Son sourire est semblable à un gouffre sans fond capable d'engloutir les espoirs pour s'en repaître, un instant, sans réellement y goûter. Alors il referme sa paluche gantée sur les cachetons présentés plus tôt comme un salut gracieux, les refourgue à sa poche et se dirige à pas sautillants vers la dague crûment abandonnée au sol ; c'est d'un mouvement dé-cadencé qu'il s'abaisse, tout en conservant le regard fixé dans les orbites creusées et cireuses de l'oisillon. Il saisit gracieusement l'objet du délit et le fait sauter de main en main. Pour les gens comme Bats - et il est unique et impayable celui-là - ce petit bout de métal, de rien du tout, est à prendre avec grand sérieux. On ne tranche la gorge de personne avec ! Mais, par contre, on a le droit d'en balancer à loisir dans les guibolle ou dans l'épaule si ça a une forme de chauve-souris...  Il évalue, faussement pensif, l'arme entre ses mains frappées d'une frénésie tremblotante - rétrospectives survoltées. Tu n'as pas idée du nombre de cicatrices qu'il m'a laissé, le bougre. Je me rappelle de toutes - si ça c'est pas romantique.  Il bat des cils, le sourire toujours prédateur, cherchant à créer le malaise par l'antithèse avec sa voix mielleuse qui chevrote sous l'émotion. Ohh ne me dis pas que tu n'as jamais remarqué nos corps-à-corps fiévreux. La bêbête prend autant son pied que moi, c'est bien pour ça qu'il en redemande à chaque fois - pour ça qu'il me reconduit à Arkham alors qu'on sait tous les deux que c'est une vraie passoire. Batsy aime à la folie chacun de ses monstres de foire, tous ont leur place dans son grand échiquier - mais c'est moi qui fait battre son cœur à la chamade ! Et toi dans tout ça dois-tu te demander ? Le clown bondit vers sa cible sans s'annoncer et saisit l'enfant en prenant l'une de ses mains et en entourant ses épaules. Il soulève le garçonnet, le hisse sur ses pieds en feignant un soupir d'effort, l'entraîne dans une valse désorganisée et soutient son corps hâtivement, comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon ballottée de droite à gauche malgré ses épaules larges. Il maintient la dague en équilibre précaire entre leurs deux paumes liées tandis qu'il conduit impérativement la danse, soutenant les affaissement de l'autre corps en piaillant d'amusement. Et toi quelle est ta place dans tout ça, hein oisillon ? Et bieen. Pour les gens comme moi, ou comme toi, ce petit bout de métal donne envie de trancher de la carotide, vois-tu, pour créer un peu de drôlerie - ça c'est moi - ou par représailles - ça c'est toi. Et il le fait tournoyer dans un ouragan de gestes abrupts, le force à se raccrocher à lui pour ne pas finir popotin par terre la faute à ses forces épuisées. Et toujours cette lame tentatrice qu'il laisse littéralement dans sa main. Je vais te dire une bonne chose, je sais que c'est rude ; ta place n'est pas aux côtés du Batman. Et si tu pensais bien à me massacrer tu le sais très bien toi-même ha ha ! Ce que j'attends ? Mais c'est très simple ; que tu l'admettes. Que tu le dises avec tes mots : la chauve-souris ne viendra pas pour toi et tu n'en veux plus dans tous les cas !



Jason Todd
Gothamite
Jason Todd
Double-comptes : Oswald Cobblepot, Harle Kingsley, Alfred Pennyworth, Jaster
Messages : 26
Dim 26 Sep - 1:17

[center]




Ce monde, ce monde compréhensible et régi par des lois lui échappait.








Imbécile. Imbécile. Sale pute. Garce sans cervelle. Ses pupilles pulsaient d’une convoitise bafouée en suivant le mouvement fluides des doigts élagués du clown qui déposaient les cachets dans son pantalon élimé. Plus rapide, plus rapide, Gotham lui demandait d’être plus rapide, d’attraper entre ses paumes calleuses tout ce qu’il pouvait saisir. Alors il s'accrocha au rabat de la veste, défiant le clown de lui arracher le tissus, défiant la ville de venir prendre encore ce qu'il avait pu un jour posséder, d'arracher tout ce qu'il restait de lui, au risque de ne laisser qu'un amas décharné et enrager errer dans les restes de la cité.

Est-ce que tu y a cru ? A la fin, la fin, la fin de tournage. Pas de fin, il n'y a jamais pas de fin, pas de fin, pas de CLAP. Le bruit de ses mains s'entrechoquant raisonna dans la pièce dont il n'aurait su estimer la superficie. Son esprit brumeux, bien que dans un état second, était habité par un soldat, un soldat qui souhaitait plus d'informations ; sur le lieu, sa profondeur, ses issues, ses matériaux, pour penser, concevoir, imaginer un échappatoire. Lui qui suivait les mouvements du pantin de carnaval, il plissaient les paupières, captant les éclats rougeoyant que renvoyer la lame lorsque le Joker se penchait pour l'attraper. Il était le traître qui jamais n'abandonnait, celui qui ne finissait jamais de mettre une nouvelle pellicule. Sauveur. Enflure. L'inutile. La sentinelle du guerrier noir. Cette voix qui s'élevait encore mais avec moins de poids, moins d'énergie, elle était tenue.  Elle n'était pas assez forte. Batman et le Joker était deux êtres qui jouaient leur propre jeu. Il le savait. Entre haine et amour violent, entre brutalité et cruauté.

Quand le clown attrapa son corps, il ne résista pas, son regard torve se laissa chahuter alors que la nausée prenait sa gorge. Si le corps désarticulé de l'Harlequin ne le soutenait pas, il serait à terre. Quelle différence, c'était une question. Mais la chaleur tiédasse contre lui rendait presque inaudible le soldat. Sa main reposait contre le manche de l'arme, mais à cet instant, la résilience était trop lourde.

"Ce n'est pas ma raison qui m'empêche de te tuer, Joker. C'est elle qui me hurle et me hurlera de te tuer. C'est elle que j'écouterais." Jason se demandait si derrière lui se trouvait toujours l'ombre de la chauve-souris, ce qu'elle pensait. Ce qu'elle voyait. Il voulait voir à travers ses yeux, contempler d'un regard neuf ce qu'il était, comprendre ce qui courrait sous sa peau. Lui, lui devait le voir et le savoir. Il devait voir ce qu'il n'était pas. Robin ferma les yeux et laissa un opaque masque de peau dissimuler le monde pendant quelques instants puis il se pencha vers l'oreille du clown, passant près de sa gorge sèche et de ses pommettes saillantes. "Si Batman arrive, je te tuerais devant lui. Si il ne vient pas, alors je ferais ça dans l'intimité. Je ne suis pas un justicier, Joker."

Contenu sponsorisé



Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum