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Gotham no man's land :: Gotham :: Uptown :: Amusement Mile
[Flashback] Danse macabre (Batsy)
John Doe
All it takes is one bad day
John Doe
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Lun 2 Mar - 23:26



Two of a Kind
Someday I will replace that big frown on your face with a smile and a murderous glare.



Ne jamais s'attacher à un but, l'occasion faisant le larron, être la folie allégorique, foncer sans boussole d'une saynète à l'autre comme on sauterait d'une bd à l'autre, c'est une jolie continuité fracturée. Mais et si, pour une fois, on s'essayait à autre chose ? Et s'il planifiait sérieusement quelque chose le temps d'étancher une soif de démonstration ? Assurément ça donnerait un résultat sinistre et cynique. Tout commence en réponse à l'indisponibilité déplaisante du Batman, la chauve-souris s'éloigne, s'enlaidit et se perd en se déguisant dans l'humanité.
Cette fois-ci en sortant d'Arkham le Joker a une théorie entêtante, elle calcine sous sa caboche. Et s'il suffisait d'une seule mauvaise journée pour réduire l'homme le plus sain d'esprit du monde à la folie ? D'une seule journée pour traîner sa némésis vers la compromission, vers lui ? Peut-être avait-il lui-même connu une mauvaise journée, une fois, il ne garde de cet hypothétique grand saut que des fous-rires décomplexés. La bête ailée est déjà si magnifiquement siphonnée que dans son cas il faudra davantage une pichenette qu'un saut de l'ange !
Pour le bon déroulement de l'expérience, le petit Robin a été placé à contribution et soumis à rude épreuve, c'était une punition, une intronisation, c'était un peu quoi que ce soit, tout et rien, une entracte. C'était déchirer l'humanité personnifiée qui incapacitait son noble adversaire, son roi noir. Le clown dégusta la résistance têtue que lui servit le garçon tout autant qu'il y goûta tièdement, sans faim. S'il sifflait d'admiration face à sa jolie rage c'était qu'il prévoyait déjà celle du Batman, déjà figurée, déjà malsainement fantasmée - ce pauvre Robin n'avait pas le bon rôle, être la femme dans le réfrigérateur n'est pas bien glorieux. L'oisillon si farouche se transforma progressivement en petite chose amorphe et geignante, alors que sa santé mentale déclinait le Joker exultait derrière la caméra qui immortalisait tout - pieusement, pour que sa Némésis sache, que les lanières de son éthique sainte cèdent et que la bête se dés-encercle de ses retenues ! Un beau jour, Robin fut durablement sorti des planches par un coup de feu. Sans grand final car la vie n'a pas de sens, pas de finalité bien trouvée. Telle est la leçon à transmettre mesdames, messieurs.
Désormais le clown peut démontrer à sa Némésis qu'une unique journée sépare sa folie du reste du monde - que ce monde est en équilibre précaire. Que la vie et la mort se jouent perpétuellement, que les deux se frôlent, cohabitent, à la moindre décision politique malheureuse, à la moindre erreur, à une balle près parfois. Que toutes les variables, inaccessibles, contingentes, assassines, n'ont pas plus de sens que ses propres actions.
Désormais que le monde de Batsy est vidé, désinfecté de son parasite, le clown peut démontrer à son meilleur ennemi qu'il en faut peu pour devenir aussi fou que lui. Voilà bien l'enjeu du grand soir. Ils se retrouveront, sous la pâleur de la lune, en tant que deux fous, enragés et s'enlaceront dans une lutte où leurs sangs se mêleront !
L'un des fous luttait en marchant le long d'une ligne étroite, piégé en haut d'un mirador glauque, contre vents et marées, coups de sangs et bouffées de fureur, il progressait en suivant sa ligne de conduite étriquée et contre-nature, y accrochant tout ce qu'il voulait douloureusement conserver de sa raison, s'y alourdissant, s'y enfermant, il tournait autour de sa tour de guet en n'allant nulle part. L'autre fou avait emprunté la sortie de secours, s'était libéré de la sombre geôle, avait sauté dans le vide, renoncé à la moindre raison. Le Joker, en contrebas de l'obscur monde sensé, faisait clignoter sa lampe torche pour indiquer à Bats le meilleur angle de chute. Tuait ci et là, massacrait souvent à tout-va. Pour lui, pour leur jeu. Robin était peut-être la corde tendue tant recherchée - sur sa mort il faut dire que le clown mise gros !
Amusement Mile est offert aux jeux qui animent toujours Gotham de nuit, peuplé uniquement par des fantômes qui s'évaporent encore et encore, d'écran en écran, d'écho en écho, la même scène se répète inlassablement. Le garçonnet, l'oisillon est fracassé sur tous les écrans, sa mine dévastée illumine toutes les devantures d'attractions.
La nuit poisseuse asphyxie toutes les lumières de la ville, Gotham est drapée dans des rideaux de brumes - elle est apprêtée pour le grand et morbide soir du clown. Le parc d'attraction grince de toutes ses ferrailles sous les assauts des bourrasques suraiguës, est zébré de néons criants qui flèchent joueusement le chemin de l'invité. Les pancartes clignotantes désignent sans fards la cime de la grande roue. Oh, la chauve souris est attendue comme une délivrance - ce soir c'est le grand final tant escompté et, de ses poings vengeurs, la bête mythique brisera l'ennui pour donner la plus malsaine des extases ! Le Joker est emporté par l'adrénaline qui se répand dans son système malade, le sang fuse dans ses tempes fiévreuses d'anticipation, la prédation rétracte ses pupilles pour les muer en abîmes noires, il batifole avec le vent, renverse sa tête dans le vide vertigineux en piétinant la fine rambarde séparant la nacelle d'une mort assurée. Il est grisé, hilare, l'ossature de sa cage thoracique est secouée de quintes de rire.
Le clown imagine le Batman. Son regard tempétueux, gorgé d'ouragans glacés, sa poigne massacrante, son humanité soignée et il se dit qu'il est enfin parvenu à lui faire un beau cadeau - qu'il a enfin acquis sa victoire. Ce soir pas de couple rédempteur/sauvé, ce soir il écorchera la chauve-souris et lui arrachera son costume humain. Ce soir il est prêt à enfin rencontrer la bête débridée - celle qui sommeillait dans ses tripes et qui n'attendait qu'une mauvaise journée.



Bruce Wayne
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Bruce Wayne
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Jeu 12 Mar - 17:27

Danse MacabreCe corps immense est vide; c'est un squelette; l'esprit l'a quitté, on en voit la silhouette, et voilà tout. Une tempête sans pluie, une rage sans larme, une nuit sans lune. Le ciel est d’un noir opaque, en deuil, tandis que hurle le vent à travers les rues de Gotham. Gotham est une ville vivante, qui respire et meurt un peu plus chaque nuit, alors que la folie qui l’asphyxie s’échine à la faire perire. Gotham est à ton image ce soir, à l’image du chevalier noir: dévastée et furieuse…

La batmobile roule à toute vitesse à travers les rues de ta ville, tandis que tu serres les poings, une rage monstrueuse te poussant à appuyer chaque minute un peu plus sur l’accélérateur. Le clown prince du crime de Gotham est réapparu, enfin. Après des semaines à le chercher, il daigne enfin se montrer, et Amusement milles semble être la scène qu’il a choisi pour vous ce soir. Cependant, ce qu’il t’a volé n’est plus entre ses mains, tu le sais, et c’est là toute la raison de ta colère… Non, toute la raison de ta souffrance.

Robin est mort. Jason a été assassiné, tué par le Joker, dans l’unique but de t’atteindre. Si jusqu’à maintenant tu te refusais à lui accorder la moindre victoire, à donner au clown le plaisir de gagner, ce soir sera une exception, l’unique exception du chevalier noir. Ton coeur souffre, et tu n’as jamais su extérioriser ta peine autrement que dans la violence et le sang. Tu n’as qu’une envie ce soir, et elle tourne en boucle dans ta tête, sans cesse, sans fin, te poussant au crime… Littéralement.

La voiture ne s'arrête pas et tu enfonces les grilles du parc, les faisant exploser, voler à travers la fête foraine, faisant voler un vieux stand de pop-corn au passage, tandis que tu sautes hors de ton bolide, t’ejectant à toute vitesse pour t’envoler jusqu’au point de rencontre: les cimes de la grande roue. Tu sais qu’il y est, car outre les flèches qui t’indique son chemin, c’est son rire reconnaissable entre tous qui te guide.

Aucune politesse ce soir, aucun jeu de rôle. Tu attaques avant même de laisser le temps au clown d’émettre autre chose que ses rires déments. Les deux pieds en avant, tu fonces sur ce dernier, le percutant de plein fouet pour le faire tomber de sa nacelle vers le coeur de la roue. Non, ce soir tu n’as aucune envie de jouer, tandis que tu te poses sur la scène que tu viens de prendre au Joker. Tes poings se serrent, alors que ta cape tombe lourdement autour de toi, te donnant un air dangereux qui s’aggrave, s’assombrit à chaque fois que la vidéo qui tourne en boucle sur les écrans de la fête foraine recommence une nouvelle fois, te montrant, non, exposant ton échec le plus douloureux : ton fils est mort, et rien ne sera fermer la plaie que venait d’ouvrir cruellement le Joker en toi, pas même son sang…

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John Doe
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Mar 17 Mar - 13:41



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Someday I will replace that big frown on your face with a smile and a murderous glare.


Il est là, somptueux sous la chape de la nuit qui se scinde à son allure monstrueuse et sinistre. C'est la nuit incarnée qui se dresse devant lui dans toute son horreur. Et quelle entrée en matière ! Le clown n'a pas le temps de proférer le moindre mot doux qu'il reçoit déjà une charge dans le thorax, alors il tombe et c'est une myriade de rires tordus qui vrille ses poumons et envahit sa chute. Comme au premier jour il se sent à la dérive, il se sent agréablement bousculé, ses entrailles remuées, il se sent aspiré vers quelque chose de nouveau et de si pieusement attendu ! C’est follement excitant. C’est comme rencontrer pour la première fois quelqu'un qu'il connaissait déjà intimement. Son dos grimace et grince après avoir accusé la chute mais pareil à un automate survolté le clown se redresse et prend grand soin d'épousseter son complet - il avait choisit son plus beau, les couleurs les plus vibrantes, pour ce soir, pour Batsy ! Un sifflement sur-aiguë s'échappe de ses lèvres follement carmines, badigeonnées d'un maquillage de parade et il roucoule en cherchant le visage du monstre lui servant de moitié. La vague douleur qui s'infuse dans son corps se convertit en excitation morbide et fiévreuse, ses dents pointues tressautent - impossible de garder son sérieux ! Le soir est si beau ! Le Joker est énamouré et cela se dicerne sauvagement, clairement, au fond du noir de ses pupilles stablement dilatées. Dans un œil ordinaire on trouverait six mouvements révélateurs de l'intention profonde, quinze variations de chacun, les pupilles se contracteraient ou s'agrandiraient dépendamment de l'émotion traversée, mais dans ses yeux délavés et follement grands aucun mouvement. Aucune hésitation, aucune lumière. Ses yeux percent les ténèbres et voient. S'amarrent sans ciller à la chauve-souris qu'ils traversent, dénudent, crûment et toujours affectueusement. Ses yeux voient depuis toujours la réelle nature du chevalier noir et l'observent advenir ce soir ! Il se fait chaperon et admirateur à la fois. Jamais il n'a vu son roi noir être aussi beau, aussi proche de rompre son dernier garde-fou restrictif. Votre amuseur préféré officie comme un libérateur et comme un meilleur ami attentif. « Peu loquace ce soir, Batou. Ceeertes, tu n’as jamais été un grand causeur mais habituellement tu m’invectives avant de me rosser ! » Poings sur les hanches il mime un ton réprobateur, bougon, bien peu sérieux en s’adressant à lui comme on le ferait à un enfant turbulent. Son dos se redresse soudainement et son sourire pétille en dénudant ses dents accusatrices. « A moins que tu ne sois en-fin décidé à jouer sérieusement ? Oh-oh mais ça tombe bien ! » Question rhétorique pour piquer plus encore, comme si cela était nécessaire. « Oh je sais ce que tu vas me dire - si tu réponds avant de re-cogner : "Je ne joue pas, Joker ! » le bouffon prend une grosse et parodique voix avant de pivoter vers un éclat de rire. « Pourtant tu as répondu présent à ma petite invitation, en solo qui plus est ! Je crois que tu ne t'es pas embarrassé d'un fardeau ce coup-ci - oh oups, c'est vrai que j'y suis pour quelque chose ! » Ses doigts arachnéens se glissent devant ses lèvres qui singent l'effarement et moins d'une seconde ensuite il lui adresse un clin d’œil complice. « De rien ! » Soudain un semblant de réalisation le percute et il recule le long du fin espace le séparant du vide, farfouille dans les poches de sa longue veste de manière effrénée, envoie le plat de la main vers son adversaire pour demander une seconde d'entracte. Ses gants butent, arrachent, balancent les jouets létaux non-nécessaires qui traînassaient par là et c'est victorieusement qu'il extirpe une télécommande de son fatras. Il la brandit vers le ciel comme on désignerait un objet de providence. « Tu commences à y être habitué mon chevalier-dans-son-armure-pas-si-brillante ! Nos jeux seraient fades sans enjeux. Disons que si j'appuie sur ce petit bouton c'est l'armature de cette grande roue - et peut-être d'autres choses qui sait - qui se ramasse ! Si tu arrives à te contenir et à regarder jusqu'au bout le petit film de famille qui défile sur l'écran... » Sa main libre désigne la torture de Robin projetée juste en contre-bas d'eux sur un écran géant. Il explose d'un rire malsainement doux. «Alors je pourrais être conciliant. » C'est surtout un test pour jauger le niveau de bestialité de la chauve-souris.


Bruce Wayne
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Mar 17 Mar - 23:58

Danse MacabreCe corps immense est vide; c'est un squelette; l'esprit l'a quitté, on en voit la silhouette, et voilà tout. Ce n’est pas seulement la colère qui boue en toi ce soir, c’est une rage dangereuse, une mélasse noire et opaque, qui menace à chaque instant de t’engloutir, malgré les hauteurs où tu te perches. Certains diront de ce soir que le Joker aurait tout fait pour te pousser au bord du ravin, et d’autres dirons que nul ne te poussa hormis toi-même à y sauter…

Il rit, se donne en spectacle comme à son habitude, comme à sa seule habitude. Le Joker n’est pas seulement un homme, il est un rôle, un costume qui s’enfile, un poison qui ne demande guère avant de s’inoculer à notre sang. Tes poings se serrent à tel point que tes jointures crient grâce quand il déblatère ses paroles faussement débonnaire, et qui pourtant touche juste. L’imitation est grotesque, mais les mots allaient sortir, allaient être dits. Tu n’as aucune envie de jouer ce soir, mais pourtant, ah pourtant…
Tu es déjà hors de toi, hors de tes limites, et il insiste, il pique et s’amuse. Il cherche à te trouver, comme il l’a toujours fait. Mais cette fois, il t’a trouvé, et toi aussi manifestement. Chacun de vous s’est apprêté pour cette fameuse nuit, celle ou tout sera permis, celle ou tout te sera permis, Bruce.

Du haut de ton perchoir, tu l’observes sans ciller, ta mâchoire se serrant si fort à chacune de ses paroles que la pression commence à te faire mal. Pourquoi attends-tu ? Pourquoi ne pas exploser, ici et maintenant, pourquoi ne pas te jeter sur lui à cet instant, sans crier gare, alors que les cris de la vidéo continuent de te hanter furieusement?

Il parle de Robin, appuie sur tes blessures encore trop fraiche, n'ayant même pas eu le temps d'être cousue. Bien sûr que tu es seul ce soir, comme tu le seras toujours, désormais. Ta cape n’est plus seulement porteuse de nuit, elle porte aussi ton deuil furieux, celui-là même qui tempête et grogne au fond de toi, griffant furieusement les lanières de sa cage pour s’en extraire, pour toucher la surface, et laisser une infime partie de ton horreur se déverser. Il te faut rester fort Bruce, plus fort que tu ne l’as jamais été, car sinon cette nuit ne marquera pas seulement la chute de Robin, mais la tienne, aussi…

Cherchant sous ta cape, proche de ta batceinture, tu attrapes trois batarangs que tu glisses entre tes doigts avec l’aisance de l’habitude, tandis que le spectacle continue, tandis que ton clown cherche de façon théâtrale dans ses poches quelque chose dont tu ignores tout, faisant tomber et là diverses armes qui pourraient à elles seules retracer toutes les épopées dantesques que vous avez traversé en trois ans. Tu pourrais presque associer un souvenir à n'importe quelle de ces armes, n'est-ce pas grostesque? Cette sombre farce doit s’arrêter Bruce, et tu le sais.

Tu te prépares, garde tes batarangs entre tes doigts, car prêt à agir qu’importe ce que sortira le Joker… Mais il te connaît, il connaît tes failles, ainsi que ta dévotion profonde pour les innocents et les victimes de Gotham. Tu peux le toucher, si tu en prends le risque de tout miser, si tu fais le paris que seule la roue et vous deux y passeraient en le faisant. Et si tu te trompes, alors il te faudra vivre avec la mort de possibles innocents… « Qu’as-tu fait Joker ? » Demandes-tu d’une voix grave, ombrageuse, alors que tes dents restent serrées, tout comme ta poigne sur les batarangs. Ta main se lève, prépare l’attaque. Tu en as trois, au moins un d’eux devrait toucher sa main, et si tu agis immédiatement, par surprise, peut-être n’aura-t-il pas le temps d’appuyer. Cela vaut le coup d’être tenté, Bruce…

Tire, fais-le, pour Jason qui agonise sur les écrans d’amusement Miles. Fais-le pour toi, qui ne saurait pas regarder ce spectacle sordide sans y laisser une part de ta personne. Fais-le pour Gotham, qui retrouvera son souffle une fois le Joker enfermé dans une salle blanche et capitonnée… Malgré tout ta main se bloque, trop longtemps, perdant l’effet de surprise, perdant même sa détermination alors qu’elle retombe, servile, le long de ton costume, se faisant engloutir par ta cape qui recouvre ta silhouette. La rage t’ordonne d’agir, mais la raison te pousse à essayer, comme toujours, de sauver. Personne ne doit mourir, ne l'oublie pas. « Libère tes otages, c’est entre toi et moi ce soir, uniquement nous… » Assènes-tu comme pour l’amadouer, le pousser à libérer les quelques pauvres âmes qu’il aurait supposément capturé. Tu ne regardes pas vers le film, préférant fixer toute ton attention sur l’objet de ta haine, de ton obsession nocturne. S’il sait se jouer de toi, tu sais tout autant comment lui parler, car tu sais ce qu’il veut au fond, n’est-ce pas ? Comment pourrais-tu ignorer de telles évidences...

John Doe
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Dim 22 Mar - 0:15



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Il a vu les Bat-jouets glisser entre les doigts gantés de son adversaire intime, ô il sent la chauve-souris écartelée, malmenée en son for intérieur, figée dans l'indécision. L'indécision est coûteuse quand on joue avec un ennemi instable et le Batman en est conscient mieux que quiconque. Ses muscles gainés doivent en appeler à la rixe des corps et à la bestialité, son esprit de butor doit l'implorer de penser aux dégâts collatéraux. Mais ce soir plus que n'importe quel autre, qu'attend le chevalier noir pour s'extraire hors de ses bonnes résolutions, pour fendre la nuit et pour venir l'enlacer à coups de poing fracassants ? Le clown prince du crime n'aime absolument pas cette léthargie et en même temps la grise mine de la chauve-souris l'amuse doucement et amèrement. Alors faussement concilliant il se contorsionne un peu plus sur lui-même et danse dans le rien, en caressant suavement le détonateur il mime même de le faire tomber dans le vide. Il badine un oups grotesque avant de se ré-articuler sur son maigre ponton, toujours la paluche tenant l'objet du délit en suspension dans les airs vertigineux. Il essaie de le pousser à l'action, de lui souffler la bonne réponse. Mais toujours cet immobilisme ! Il a beau s'en irriter, piquer la patience de Batsy en retour, il sait précisément pourquoi la bêbête ailée hésite. Et c'est le pourquoi de cet immobilisme qui est le plus délirant et la plus enquiquinant. Les précieeux otages ont de la valeur pour notre sombre justicier, ils incarnent sa dernière instance d'auto-régulation et ce soir il doit estimer en avoir bien besoin. Pour eux le Batman essaie de duper, il tire sur la corde sensible le bougre en insinuant l'idée d'une entrevue privée - rien qu'entre eux deux c'est bien ça ? Le Joker n'apprécie pas du tout la démarche car non seulement la chauve-souris essaie une fois encore de préserver son dernier garde-fou d'humanité, alors qu'il a la lumière toute fournie pour sauter à pieds joints dans le sombre vide, mais en plus l'animal agite sous le museau du clown quelque chose de tentant. Il lui agite la bonne réponse ! Quelque chose qui pourrait remuer ses derniers relents d'âme s'ils n'étaient pas fracassés et si la proposition était sincère et  pas intéressée, relative à la survie de pauvres gugusses - par eux à la survie de sa morale ! Le test est donc non-concluant. Visiblement le Batman doit encore être un peu aidé. Je constate que je ne suis pas encore troué de partout par tes Bat-joujous ! Il avait commencé sur un ton enjoué qui pivote violemment vers une mine sombre et glaçante. Le masque a changé, s'est réajusté pour épouser les traits d'un nouveau rôle. Vengeur et revanchard. Et c'est donc une mau-vai-se décision. Ohh, tu aurais amplement eu le temps de me foncer dans le lard Batou. Mais pourquoi t'en vouloir ? Peut-être parce que tu m'as glissé à l'oreille la mauvaise idée ? Revanche oui, mais c'est aussi et surtout pour le confronter à la responsabilité qui est aussi sienne - hé oui Batsy, en jouant avec lui tu le laisses jouer ! Et tes échecs ont des conséquences. Cette petite démonstration n'est là que pour lui flanquer un coup au moral et un uppercut dans le dos, aussi. Comme tu l'as si bien dit : c'est entre nous deux ! Arrivederci les gêneurs ! Le cuir bicolore ornant les doigts du Joker matraque furieusement le bouton central du détonateur et une violente quinte de rire éclate dans les entrailles du clown dément. Rien. Il ne se passe rien. Le Joker grommelle, secoue l'appareil, le martèle de manière burlesque et finalement.
Une grande marée blanche envahit l'arrière plan, un bruit sourd se répand en vibrations jusqu'à eux, à quelques kilomètres d'ici un entrepôt vient d'imploser. Cet entrepôt, désormais dans un état de délabrement certain, était vide. Mais ça c'est un petit secret que le Joker se garde bien de partager ! Si cette aide venait à débrider le justicier masqué la blague serait encore plus belle ; il aurait ôté son humanité pour rien du tout. Ce serait désacralisant vous ne trouvez pas ? Un grand saut pour rien ! BOOM ! Il faut croire que nous sommes sains et saufs tous les deux. Qui l'aurait cru ! Ah, les aléas du direct. S'esclaffe t-il en ouvrant grand les bras devant son adversaire. Tu as le choix maintenant Batou ; soit refaire mon magnifique minois, soit foncer pour essayer de recoller les morceaux épars des monsieurs et mesdames tout-le-monde ! Un petit indice entre nous ; tu ne pourrais pas faire grand chose de plus, j'ai été soigneux avec mes doses de C4.


Bruce Wayne
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Dim 22 Mar - 1:40

Danse MacabreCe corps immense est vide; c'est un squelette; l'esprit l'a quitté, on en voit la silhouette, et voilà tout.

Il était fou, stupide et inconscient de vouloir négocier avec le Joker. Tu le savais, tu le savais pertinemment, alors pourquoi continuais-tu à le faire , encore et encore? Pourquoi vouloir tendre le bâton pour te faire battre ? Pourquoi lui donner si aisément les ficelles pour broyer ta raison ? Tu aurais du tirer au lieu de parler, agir au lieu de soudoyer, et maintenant tu paies le prix de ton imprudence, alors qu’au loin, un nuage de fumée s’élève, témoin de ta bêtise.
Tu l’as cherché Bruce, à le vouloir rien que pour toi, tu as été exaucé...

Tes dents se serrent alors que tes yeux observent la scène, incrédule alors que la colère monte, hurle, trépigne. Voilà pourquoi Jason est mort, par ton inaction, par ton incapacité à régler le problème, une bonne fois pour toute. Tu aimes trop ce rôle que tu te donnes, et le pouvoir malsain que tu as sur chacun de tes ennemis. C’est ta culpabilité qui hurle en toi, qui s’échine à vouloir te montrer une vérité que tu refuses de voir, tandis que monte la fumée qui enterre de nouvelles innocentes victimes que tu n’as pas pu sauver, non, que tu as tué. Tu refuses de l’accepter, mais toi seul l’a laissé appuyer sur l’interrupteur. Si le Joker a tué Robin, c’est uniquement parce qu’à aucun moment, tu n’as su être un rempart à sa folie…

Pas cette fois, penses-tu déterminé, alors qu’un cri de rage s’échappe de ta gorge dans un « Joker » des plus sombre. Un part de toi essaie en vain de te calmer, de te faire entendre qu’il ne faut pas jouer son jeu, répondre à ses provocations, mais ce soir cette voix est trop faible, étouffé, piétiné par ta douleur, par ta faute, et par sa mort… Tu ne l’entends plus. Tu n’entends plus rien, hormis ta peine. Ton cœur est brisé, et c’est dans la rage que tu l’exprimes le mieux.

Au Batarang de tout à l’heure, tu préfères tes poings cette fois. Tu as besoin de sentir son corps se tordre sous ta violente, sous tes gants, car c’est après son sang que tu en as. Alors tu sautes, non, tu fonds sur lui, malgré le danger de votre ballet en hauteur, entraînant le Joker dans une chute à travers le squelette de la roue qui amortis votre chute sous des bruits métalliques, tandis qu’une de tes mains s’agrippe au coup de ton ennemi de toujours, ton autre main lui assénant deux coups, libérateurs de violence et de rage, sur son visage clownesque. Il n’est pas le seul à tenir rancune ce soir, car ce qu’il t’a prit était précieux, trop précieux pour que tu lui pardonnes, pas alors que les cri de Jason raisonne dans tout Amusement mile, ramené à tes oreilles par les écrans qui te hantent, même sans les avoir regardé. Tu l’as abandonné, Bruce, tu as failli, comment pourras-tu te pardonner ?

Bien vite, votre étreinte prend fin, alors que vous heurtez violemment le sol, la rudesse du choc te faisant lâcher le corps du Joker tandis que tu roules à terre, ne perdant pas ton temps pour reprendre ton souffle ou attendre que ton équilibre revienne, t’appuyant sur tes avants-bras pour forcer ton corps à se relever avec un chancellement léger, appâtant ta résistance par une promesse de violence pour qu’elle oublie la douleur qui brime ton corps du fait de ton acte inconsidéré et stupide. Voilà ce qui se passe quand parle la bête et se perd l’homme : que reste-t-il hormis la colère ?

« Tu es allé trop loin... » Ajoutes-tu entre tes dents serrées, tandis que tu reprends pied, avançant vers lui, conscient de ce que tu veux faire, et refusant d’y réfléchir plus amplement. Tu veux le frapper, tu veux qu’il souffre. Tu n’as plus envie de parler – en as-tu seulement déjà eu envie ? -, tu n’as plus envie de négocier, tu n’as plus envie de le sauver. Oui, tu veux le frapper, encore et encore, tu veux qu’il souffre, tu veux le faire souffrir, tu veux en tirer un quelconque plaisir, une quelconque consolation. Tu veux qu’il souffre autant qu’il t’a fait souffrir, ce soir. Tu sais la chose impossible, car le Joker est dépourvu de cœur que tu pourrais percer d’un quelconque aiguillon perfide, mais tu vas faire preuve d’imagination, pour une fois.
À défaut de cœur, suffisons-nous de ses os, Bruce…

John Doe
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Lun 23 Mar - 12:33



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Someday I will replace that big frown on your face with a smile and a murderous glare.


Vous savez que ce n'est pas la chute qui tue mais l’atterrissage ? Comment la chauve-souris pourra t-elle s'en relever ? Se relever suite à ce ballet burlesque et désinhibé, suite à cette voltige cathartique qu'il a lancée ? L'homme ne le pourra pas, la bête surplombera ! Ces pensées folles mouchettent la conscience démente du clown en pleine chute, son rire fracasse la nuit qui défile à haute vitesse devant leurs deux corps enlacés et chavirés. Ils n'auront jamais été aussi proches de ne former qu'un seul organisme, qu'une seule entité de brutalités et de folie ! Pour amplifier la communion le Joker y participe de tout son soûl, se débat comme un beau et hilare diable ! La photographie est parfaite ; est le miroir déformant de cette fois où le justicier s'est élancé dans le vide pour le sauver. Son dos cagneux percute de nombreuses ossatures métalliques et la douleur, perforante, vive, presque ressentie, est semblable à un shoot d'adrénaline se répandant dans son organisme affamé. C'est drôle à en mourir et chaque impression du supplice contre ses chairs est perçu comme une belle déclaration de monstruosité de la part du chevalier si noir, ce soir. Oh il ne se laisse pas faire malgré son extase, essaie de grignoter tout ce qu'il peut dévorer et d'alimenter sa joie furieuse, le clown envoie donc un coup de boule désaxé à la bébête en s'esclaffant - mais s'étouffe délicieusement en gorge lorsque les mains gantées de l'adversaire saisissent rudement sa trachée ! Des larmes d'hilarité constellent son regard délavé et toujours si ouvert, si stable contrairement au reste de sa personne. Il ne voit que les courbures dantesques de la bête face à lui et en devinant le sol se rapprocher dangereusement, le clown ferme les yeux, émet le rire le plus dérangeant qu'il n'aie jamais produit ; un rire libéré, un rire honnête, rassasié et embué de réalisme malade. A l'approche du grand néant ses quelques émotions se rappellent à lui et elles sont tristement détraquées ! Il se souvient d'avant, de l'avant Batman et d'à quel point il n'existait pas en ce temps-là. Au détour d’un virage trop sec, d’une association désastreuse, le train de la pensée s’est enclenché et l'a conduit quelque part où il n'aurait jamais songé à remettre le pied. Dans l'avant. Avant c’était comme être empêtré dans le non-sens, sillonner une route ne menant nulle part. Mais maintenant… Maintenant il a l’impression d’avoir quelqu’un à ses côtés pour l’accompagner dans ce voyage insensé  ! Dans ce dernier voyage il n'est pas seul ! Tant de joyeux drilles finissent seul ou en la compagnie d'une ribambelle de cachets ou d'une lame aiguisée ; lui a traîné son meilleur camarade de jeux jusqu'au bout de la compromission, vers lui jusqu'au grand et détonnant final ! Ce soir ils meurent à deux, le Joker trépasse en compagnie de l'humanité du Batman et il n'a nul doute ; sait que la bête survivra à cette modeste chute grâce à sa bat-combinaison ! Maintenant l'esprit empoisonné du Joker sera immortel, s'est répandu, dépasse déjà son maigre corps de clown car il s'est injecté dans la carcasse musculeuse et furibonde du Batman, la folie a réussi sa contagion le clown se l'assure ; oui son reflet sur les traits du Batman est parfait ce soir ! Jamais la chauve-souris ne pourra se défaire de lui après ce grand soir ! La sérénité ondule sur le faciès du clown et fixe son ultime sourire sur ses lèvres effilées.
Quoi que. Saperlotte ! Le fracas passe sans le figer durablement dans la mort et la conscience du clown se réactive laborieusement au bout de quelques secondes d'immobilité. Il est encore parmi les vivants alors sa mine se referme et il explose d'un rire cynique et mauvais. Et quoi maintenant ? Son corps est contusionné, défait, sa folie peut suppléer pour le faire vivoter mais il n'est plus en mesure d'exécuter ses plus belles pirouettes ! Le clown est fâché, contrarié et cela se ressent à la commissure tressautante de ses lèvres et sur ses sourcils froncés à la volée. Et quoi maintenant ? La case Arkham pour tout recommencer une énième fois ? Certainement pas ! Pfiou ça c'était bouleversant Batou, tu t'en remets ah-ah ? Le clown tire sur ses muscles, inspecte sa poche à la recherche de sa lame, le business et le spectacle doivent reprendre.
Attendez quoi ? Face à lui, contrairement à ce qu'il redoutait-presque, la bête ne s'est pas évanouie - le Batman n'en a vraisemblablement pas eu assez ! Le faciès du Joker se défroisse et son nouvel éclat de rire est bien plus éclaté d'amusement que le précédent. Bien plus provoquant et sifflant aussi - oh ses côtes sont bien désaxées de leur cage et il sent distinctement l'une d'elles perforer son poumon droit ! Il serait dur à rafistoler sur ce coup-là, si le Batman ne décide pas de le conduire à l'hosto et fissa. Ce n'est pas si mal en définitive. Toujours à terre et le souffle strié de douleur le Joker glousse. Ose me dire que ça ne t'a pas au moins un peu plu, mon chevalier-très-noir. Son regard perfore, force le contact visuel et son sourire se fait carnassier, intime.
Il ne faut qu'une seconde à l'amuseur fou pour bondir sur ses pieds, animé d'une énergie presque irréelle et pour tanguer comme un ivrogne, manquer de tomber à deux reprises. Cette instabilité le pousse à lâcher un juron grognon. Il pivote sur lui-même, l'ampleur du geste lui offrant le temps de sortir sa lame et la seconde suivante il fonce vers le chevalier noir arme à la main. Son rire éclate hors de ses boyaux tordus. Le Clown se vautre plus qu'il ne saute sur le Batman mais c'est animé par sa démence qu'il s’accroche à son adversaire de ses jambes autour de sa taille. Sa main gauche poignarde le flanc du bat-costume.     


Bruce Wayne
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Bruce Wayne
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Ven 27 Mar - 0:28

Danse MacabreCe corps immense est vide; c'est un squelette; l'esprit l'a quitté, on en voit la silhouette, et voilà tout.

Peut-être aurait-il mieux valu qu’aucun de vous ne se relève ? Peut-être, oui, aurait-il mieux valu que la chute vous assomme, ne vous tue sur le choc. Peut-être cela aurait-il était salvateur pour Gotham. Peut-être cela l’aurait-elle préservé du pire, la sauvant ainsi d’un mal bien plus grand, de ceux que tu crains toujours de voir apparaître si jamais tu venais à commettre l’irréparable. Quelle ironie cela serait, que ce soit ta survie et non ta mort qui en soit la clé, n’est-ce pas Batman?
La pensée ne t’échappe pas alors que tu traînes, que tu forces ton corps à se lever, à se traîner jusqu’à ta cible, jusqu’à son bourreau, jusqu’à son but, qui lui rit cyniquement. Sa survie semble autant le surprendre qu’elle te rassure. Tu ne veux pas le tuer, non, tu ne le veux pas. Comment le pourrais-tu ? S’il meurt, que deviendrais-tu ? Et pourtant, oh oui pourtant, tu lui en veux tellement, tellement que tu pourrais l’espace d’un instant, oublier cela…

Ton corps est alourdi par la douleur de ton acte inconsidéré, de cette chute en avant vers les abîmes que tu n’arrives pas même à regretter un seul instant, pas alors que le corps du clown semble lui aussi avoir durement encaissé le ballet aérien, quand bien même sa folie semble le rendre parfaitement hermétique à sa douleur. Tant mieux, tu pourras frapper avec toute ta rage, alors…

Tu poses un genoux à terre, reprend ton souffle alors que l’équilibre se perd. Le rire dément du Joker se fait plus amusé en voyant ton épaisse silhouette se démener pour le retrouver, pour "l’enlacer" de nouveau après que votre éteinte ait été malheureusement dissoute par le choc de l’atterrissage… Il te faut serrer sur tes dents pour obliger tes poumons à continuer à respirer sans tousser, il te faut serrer sur tes poings pour obliger ta jambe à avancer sans traîner. Quelque chose à probablement été brisé dans la chute, malgré tes protections, tu as été trop gourmand, trop pressé, et voilà la résultat, Batman...

Tu devrais arreter là, Bruce. Tu refuses de l’entendre, mais quelque chose au fond de toi le sait, quelque chose remarque le sifflement dans le rire du Joker, dans les formes étranges que prennent certains de ses membres, alors qu’il te regarde depuis le sol, forçant vos yeux à tenir un contact que tu ne cherches pas à éviter, derrière toute ta fureur, au contraire. Tu veux qu’il y lise toute la sincérité que ta voix sombre et colérique ne saurait transparaître, alors que tu réponds à sa remarque avec une rage maîtrisé, presque apprivoisé. « Pas une seule fois Joker, à aucun moment. Jamais. » Tu prends le temps d’articuler chacun de tes mots alors que vos yeux ne se quittent pas, tu les appuies, les imprimes dans son esprit fou. Tu cherches à le blesser, qu’importe le moyen…

Comme un diable sortit de sa boite, voilà que le Joker bondit, reprend pied pour zigzaguer, telle une marionnette qu’on forcerait à bouger malgré les fils manquants, finissant par foncer sur sa Némésis avec une vélocité incroyable, au vu de son état. Tu as à peine le temps de réagir qu’il est au corps à corps, sa lame s’enfonçant dans ton flan, un grognement t’échappant alors que le fer lacère ta chair. Ses jambes enserrent, emprisonnent ta taille, et vous voilà de nouveau entravé l’un à l’autre…

En temps normal tu effectuerais ici une prise pour l’éloigner, pour le faire lâcher et remettre de la distance, avant de l’assommer pour le mettre hors d’état de nuire, mais pas cette fois, plus encore alors que la brusquerie de cette rencontre te faire vaciller, tombant au sol avec le clown. Tirant sur tes forces, sur ta résilience, tu te bats contre celle du Joker pour inverser les positions à coup de poings bien placé dans ses cotes que tu sais brisé au vu de sa respiration sifflante, tenant la main qui lacère ton flan pour l’obliger à rester contre ton armure, la maquillant ainsi de ton sang, et l’empêchant de se retirer pour s’enfoncer une nouvelle fois, une technique bien trop apprécié lors des actes déments...  

La lutte ne dure que quelques minutes, à peine, alors que l’avantage se fait pour toi, qui n’a subit la chute qu’en second plan. Malgré la promiscuité de vos corps, tu arrives à tirer ses cheveux pour détacher son buste du tien, attrapant alors son poignée que tu brises à la puissance de tes gantelets contre le sol, l’empêchant ainsi de récupérer la lame que tu gardes profondément dans ton flan, tandis que de ton autre main tu enserres son cou, avec une rage démentielle. Une rage folle. Tu veux le faire taire…

Malgré tes efforts tu échoues, son rire arrive toujours à se frayer un chemin hors de ses lèvres, comme s’il te hantait, comme s’il n’était pas régit par les lois de ce monde, finissant par te faire lâcher prise avec un presque désespoir de ne pouvoir le faire taire. Tu vas trop loin Bruce, mais tu n’écoutes plus rien,  alors que tu enchaînes plusieurs coup violents sur son visage que tu ravages, que tu détruits à la puissances de tes poings acéré.

Tu veux juste qu’il se taise.
Juste. Une. Fois.
Juste un instant...

Alors tu frappes, tu frappes, sourd à la sonnette qui s’allume dans ton esprit. Tu frappes, indifférent à la voix qui te hurle d’arrêter. Tu frappes, inconscient de cette larme que ton masque retient. Qui pleures-tu à cet instant, Bruce ? Ton humanité évanoui, l’oiseau mort sur l’autel de tes péchés, ou le  clown que tu réduits en miette pour essayer de donner un sens à ta peine ?
Plus que jamais, tout semble si étrange ce soir, et ce n’est qu’une fois entièrement teint en rouge que tes poings cessent leur danse outrancière. Leur danse meurtrière. Tu restes là, essoufflé, insatisfait, et en même temps effrayé toi-même, par l’état dans laquelle tu laisses le corps ayant servi de piste à ta peine autant qu’à ta rage, et qui respire à peine… Un de tes mains vient se perdre sur le bat de ton visage, couvrant tes lèvres d'un carmin choqué.

Qu’as-tu fais, Batman?
Qu'as-tu fais, Bruce?
John Doe
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Ven 27 Mar - 1:42



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Ses pupilles se perdent dans un ballet désorienté. Le cours des choses et des paroles retrouve une tangibilité poisseuse, les frontières de son corps - vrillées, fracturées, gelées se rappellent à lui comme il ne les connaissait plus. Lui toujours en flottaison dans la démence, toujours plus haut que les reliefs de son modeste corps d'amuseur se retrouve empêtré dans sa propre carcasse. L'espace d'un instant de lucidité détestable le filtre coloré s'évapore de son champ visuel et le monde menace de redevenir lugubre et solitaire, lacérée fut sa folie, sorti du jeu est le clown, ses tripes sont hachées et son sourire incrusté dans la chair frétille, grésille hors de ses gongs solides. Ses lèvres forment une ligne discontinue, contre-sa-nature. L'extase s'arrête sèchement. La douleur est trop forte pour que sa tête ne tangue pas et pour qu'il ne devienne pas une poupée de chiffon inféodée à la poigne adverse ; il s'essaie à rire en puisant dans la brutalité démente de l'autre mais ce n'est pas possible. Ses tentatives meurent en quinte de toux et dans des grognements sanguins qui engluent sa gorge. Les yeux du Batman envahissent son esprit ; ils le fixent durement dans chaque recoin sombre de sa caboche - impossible de les tourner en dérision ! Ses puits noirs sont sans fond, froids et distants, ses yeux sont sincères. Le Joker ne les a pas vus sur l'instant ; pris par l'hilarité il avait déjà cruellement sautillé sur son camarade de jeu pour lui perforer le flanc en toute sympathie. Mais maintenant, arbitrairement, ils viennent le terrifier. Attend qu-quoi ? C'est pas drôle du tout ça Batou ! Sa voix frissonne et part dans un trémolo plaintif. Le monde est glacé et insensé maintenant qu'il a un doute, qu'il revoit le Batman lui assurer qu'il n'ont pas eu le moindre bon moment ! Oh, bien sûr son chevalier noir a déjà nié mais cette fois-ci c'est le point de non-retour alors il n'a plus à cacher ses émotions profondes ; cette fois le Batman est lui-même au moins pour quelques instants. Alors pourquoi ce rejet ? Le prince du crime connait assez intimement son adversaire pour lire son inflexibilité, l'absence de mouvement dans ses yeux. Sa bestialité est débridée mais son cœur est imprenable ! Cela n'a-pas-de-sens. Une colère sourde, brûlante, hystérique le fait reprendre pied. Ses pupilles se fendent dans une sombre frénésie. Il veut compulsivement trancher Le traître qu'il maudit aussi fort qu'il l'idéalisait depuis toujours ; sa revanche furibonde et survoltée est pourtant contrariée car le Batman chute au sol en l'entraînant, l'emmurant dans une cage faite de ses chairs armurées. Le clown est sonné mais le sang chaud de l'adversaire contre ses doigts le fait bouillir ; s'ils ne peuvent être les meilleurs amis, deux fous intriqués, deux moitiés, ils seront les pires ennemis ! Pour ça la chauve-souris a déjà donné son accord en allant si follement loin. Le Joker enlace l'ennemi comme un forcené, de son bras libre envoyé à la volée contre le casque, de ses dents qui mordent bestialement l'épaule cuirassée, de ses genoux qui cognent contre les flancs. Le Joker s'agite de toute sa démence et en étant animé par une rage monstrueuse ; il s'étouffe lui-même dans l'effort, piaille des rires gutturaux et fracassés comme une litanie déréglée. Il veut détruire mais l'avantage n'est pas sien.
La bêbête cogne fort et bien là où son corps est le plus défoncé alors le clown perd du terrain. Lorsque le Batman enserre puissamment sa gorge tuméfiée et pale les yeux du Joker se révulsent - nous y voilà de nouveau ; à l'extase. Sa cage thoracique menace d'éclater sous la déferlante de ses rires orgasmiques. Il se sent si proche de mourir qu'il pourrait bien connaître la petite mort ; ses dents mordent le vide et son sourire touche le firmament. Sa colère s'est envolée au profit d'une sombre et démente euphorie qui progressivement retombe car l'oxygène se perd. Qui retombe car le carrousel en est à sa dernière ritournelle, le manège perd en vitesse, lentement la musique s'étouffe et sa vue se tâche de picots noir. Lentement son corps est secoué de déformations spasmodiques qui se figent dans le froid de la mort en quelques millièmes de seconde. Nous y sommes au grand moment ; celui que la chauve-souris se remémorera à jamais et toujours à chaque instant de sa vie ! Au moment où le clown parasite sa conscience et se lie à lui à jamais. Alors que les derniers coups pleuvent sans plus faire bouger son esprit, à peine son corps ballotté et que le clown n'entend plus rien il voit un au revoir. C'est à en mourir de rire. Il ne voit plus le Batman comme un homme mais comme une créature de ses fantasmes, auréolée d'un suaire de ténèbres ; mais la créature a la commissure des lèvres tombante et horrifiée. La créature envoie sa main contre ses lèvres sous le coup d'un choc qui-ne-doit-pas-passer. Mais qui doit, paradoxalement, libérer. Alors le clown envoie sa main tremblante et blême avec douceur ; elle rate sa cible en ne décollant pas à de multiples reprises, il y investit ses dernières forces et finit par toucher. Sa main épouse les reliefs dantesques de la joue du Batman et il la caresse - ou plus exactement sa main retombe d'elle-même le long de la peau pour mieux s'effondrer contre le sol. Un sourire exténué et énamouré touche chaleureusement, pieusement les lèvres figées du clown. Ah ce que je t'aime... ça c'est drôle. Et la lumière folle dans ses yeux arrête de danser.


Bruce Wayne
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Ven 27 Mar - 23:09

Danse MacabreCe corps immense est vide; c'est un squelette; l'esprit l'a quitté, on en voit la silhouette, et voilà tout.

Il n’y a rien de beau dans la mort.
Peut-être fait-elle fantasmé quelques poètes romantiques qui aiment à l’imaginer plus céleste et somptueuse qu’elle ne l’est, mais la mort n’a rien de beau, ni de digne. Elle est comme tout ce qui grouille et qui condamne, infâme et cruelle, froide et humaine.

Il n’y a rien de beau dans le fait de tuer.
Ce n’est pas un acte si difficile, si unique, et la donner n’est en rien extatique. Tes mains sont couvertes du sang de ta victime, et c’est le froid qui s’empare de toi quand tu les regardes. Tuer n’est pas aussi horrible qu’on pourrait l’imaginer, et c’est probablement la facilité avec laquelle tu as cédé, ce soir, qui te hantera des nuits durant.

Il n’y a rien de beau dans un cadavre.
Tout comme il n’y a rien de beau dans les derniers instants, ceux qui tressautent, annonçant la vie qui s’en va, l’abandon d’un corps face à sa mortalité. Reste le souvenir de cette main sur ta joue et ses quelques mots qui ne te quittent plus. Comment l’amour peut-il être aussi atroce ? Quand la main retombe, et que ses yeux s’éteignent, perdant la lueur qui les faisait briller, tu restes là, prenant lentement conscience du vide terrible que tu ressens. Il n’y a pas de libération, seulement l’horreur et le silence. Seulement la douleur et l’absence. Il n’y a aucune beauté dans le crime que tu commets ce soir Batman, seulement un cadavre veillé par un autre cadavre.

Il n’y a rien de beau dans le deuil.
Tu as l’impression qu’une part de toi vient de mourir, une seconde fois ce soir, alors que tu restes, là, lasse, ayant pour seul souvenir palpable des quelques instants qui viennent d’être fatal que la lame qui t’assaille et te vrille le flan. Quelque chose t’empêche de retirer la lame, qui comme une pénitence, te rappelle à ses quelques minutes qui viennent de s’écouler, celles où tout a basculé dans le noir et les abysses. Comment vas-tu faire, pour t’y retrouver, désormais ? Jamais la nuit ne t’a semblé aussi pleine de terreur que ce soir. Combien tomberons encore sur l’autel de cette folie ? Tu as peur soudainement de connaître la réponse. Trop, sûrement. Désormais, cela t’apparaît comme une évidence…

À quoi penses-tu Bruce ?
Tu ne peux pas l'abandonner, hein? L'as-tu deja seulement pu...
Hissant ton corps malgré ses blessures, malgré sa fatigue, tu prends son - ton - cadavre, le cadavre du clown dans tes bras, le hissant avec toi, sans trop d’effort. Il ne t’a jamais semblé aussi fragile et paradoxalement lourd qu’à cet instant, pesant de tout son poids sur ta conscience. Malgré tout, tu le tiens fermement avec tes mains couvertes de son sang, tandis que tu avances, laborieusement, vers la Batmobile. La lame se fait plus douloureuse dans ton flan, mais tu ne bronches pas.
Tu ne veux pas abandonner, tu ne peux pas t’y résoudre. Tout comme tu ne peux accepter ton crime… Que vas-tu faire, vengeur, pour rattraper l’irrattrapable ? Posant prudemment son cadavre sur la place du robin qui n'est plus, affront ultime fait à l'oiseau disparu, tu prends la place du conducteur, essayant de détacher les yeux de son visage figé dans un sourire que tu ne lui avais jamais vu…
Démarrant en trombe, tu pars vers la ville avec toute la puissance que t'offre ta batmobile. Tu sais qu’il est trop tard, et pourtant, tu veux y croire. « Alfred, prévenez l’hôpital, qu’ils préparent une équipe de réanimation de toute urgence… Je… Je leur amène le Joker. » Que va penser Alfred de toi, meutrier? Il est plus facile d’imaginer l’impossible qu’accepter l’impensable, n’est-ce pas ? Si tu ne peux sauver le Joker de toi, alors peut-être qu’eux le pourront...
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